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Les violes

Viole (s. f.)  : nom qui a désigné différents instruments à cordes et archets au cours de l'histoire. Ce mot est attesté au XIIe siècle et semble avoir désigné l'ensemble des instruments à cordes et archets (variante de « vièle ». Aux XVe-XVIe siècles, deux types d'instruments vont se caractériser : les violes et les violons. Chacun d'entre eux assurant toute l'étendue des notes musicales, il en découle une certaine confusion dans la littérature, mais aussi des similitudes réelles de facture. Par rapport au violon, le manche des violes est  muni de frettes, il possède plus de cordes (5 à 7), son corps est plus allongé et rétréci au niveau de l'emboîtement du manche, les ouïes ont des formes différentes, comme la finition des arrêtes de la table, qui ne forment pas un rebord. On distingue par viole de gambe, les instruments tenus sur, contre ou entre les jambes, et par viola da braccio (mot italien du XVIIe s.), ceux qui sont tenus contre l'épaule. La viole a été jouée jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, puis est revenue en vogue dans la seconde moitié du XXe siècle, dans l'interprétation de la musique des XV-XVIIIe siècles.

Viola da gamba et viola da braccio. fresque du milieu XVe siècle. Valvasone (Italie), Castello murato.

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Le jeu contre l'épaule a amené quelques adaptations à la lutherie : manche arrondi pour épouser la forme de la paume de la main, et éclisses courtes pour diminuer la largeur du corps.

Deux violes de gambe et deux violes da braccio. Détail d'un décor de Friedrich von Falckenburg pour un clavecin de Paul Wissmayer (1619). Germanisches Nationalmuseum, Nürnberg

Viola da gamba, Karl-Erik Gummeson, fin 1957. Scenkonst Museet, Suède.

Détail d'un pardessus de viole signé Paul François Grosset, Paris 1742. Musée des instruments de musique, Berlin.

Viola da gamba Johannes Georg Mohte, 1731. Scenkonst Museet, Suède.

 

Pardessus de Viole, Adrien Bénoit Chatelin, Valenciennes, 1758. Museum für Musikinstrumente der Universität Leipzig.

Basse de viole Henry Jaye, Londres 1619. Royal College, London.

Les violes de gambe sont attestées en Italie au XVe siècle. Par la littérature, en particulier les écrits sur la musique, mais encore par les commandes de lutherie. Ainsi, en 1495, Giovanni Kerlino, luthier de Brescia, livre une viole de gambe à Isabelle Gonzague de Mantoue. Elles sont ensuite adoptées en en Angleterre, en France, en Allemagne. À la fin du XVIIe siècle on leur préfère les violons, même si les violes sont encore en faveur au cours du XVIIIe siècle en France. On tentera ici ou là de préserver l'instrument. En 1740, la Défense de la basse de viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle, d'Hubert Leblanc en témoigne. On enlèvera aussi les frettes de la viole pour la rapprocher du violoncelle.

En Angleterre, on a particulièrement apprécié le « consort » de violes, pour lesquels on a composé des « consorts », « In nomine », « fancies », « fantasias », « sonatas ». Les compositeurs les plus connus sont : William Byrd (1540-1623), Orlando Gibbon (1583-1625), Matthew Locke (1621-1677), Henri Purcell (1659-1695). En Allemagne, on connaît les compositions de D. Funck, J. G. Ahle, J. Schenk, A. Kûhnel.

Ensemble de violes de gambe.

En sonate avec le clavecin qui assure le soutien harmonique, on connaît des compositions de K.Fr. Abel, G.Ph. Telemann, G.Fr. Haendel, J. S. Bach et C. Ph. E. Bach.

En France et en Italie, on développe tôt un répertoire soliste, basé sur l'improvistion., tant mélodique qu'harmonique. Les premiers grands violistes français (Maugars, Hoffmann) ne laissent pas de compositions. Les « Concerts à deux violes égales » de Sainte Colombe comprennent une première viole mélodique sans grandes difficultés techniques (pour l'élève ?), et une seconde, difficiel, qui prend en charge l'harmonie (le maître ?). De Machy laisse également des tablatures.

Les trois violes les plus importantes : dessus; ténor et basse, avec leur accord.

Élève de Sainte Colombe et de Lully, le grand maître de la viole de gambe en France est Marin Marais, qui laisse plusieurs livres de musiques pour une ou deux violes, ou pour viole et ensemble. Des compositeurs comme Charpentier ou François Couperin ont composé pour la viole.

Caix d'Hervelois, Bodin de Boismortier, Michel Corrette, Roland Marais, et surtout A. Forqueray, ont composé pour la viole de Gambe.

À l'orchestre, les parties de basses sont souvent assurées par la viole de basse.

Au XXe siècle, le viole de gambe connaît un regain d'intérêt parmi quelque compositeurs, mais surtout parmi les interprètes de musique ancienne : Johannes Koch, Nikolaus Hamoncourt, Wieland Kuijken, Jordi Savall.

Détail de la volute d'une viole de gambe, signée Barak Norman, London 1697. Musée des instruments de musique, Berlin.

Viole d'amour[viola d'amore] ; violetta ; violetta all'inglese

La viole d'amour est un instrument à cordes et archet ayant des caractéristiques de la viole. Parfois, le corps est  plus élancé, son manche ne possède pas de frettes. Il possède 7 (ou parfois 6) cordes et 7 cordes sympathiques (14 à 20 pour la violetta à l'anglaise ), tendues au-dessous des cordes frottées. Par violetta, on désignait une petite viole de gambe ou une petite viole da braccio, qui est parfois l'instrument le plus aigu de la famille, puis sera l'alto, dans le quatuor du XVIIIe siècle. La violetta all'inglese est une viole d'amour qui comporte 14 (parfois 20) cordes sympathiques. Depuis le XVIIIe siècle, la viole d'amour est régulièrment employée, par Vivaldi, Bach, Telemann, jusqu'à Leoš Janáček, Franck Martin Hindemith, en passant par Benda, Biber, Stamitz, ou Berlioz, Meyerbeer, Charpentier et Massenet.

Viole d'amour, Nicolo Gagliano, Naples 1667. Musée du Palais Lascaris (Nice)

Détail d'une viole d'amour signée Michael Strohl, Berlin 1906. Musée des instruments, Berlin.

Viola bastarda

Dans son ouvrage « Syntagma musicum » (1919) Michael Praetorius, explique que ce nom vient du fait que cet instrument couvre toutes les tessitures du répertoire. Plus grande qu'un ténor de viole, le son en est plus puissant. Elle a une rosace au niveau de l'amboîtement du manche, en plus des deux ouïes. Elle comporte 6 cordes en boyau. L'accord donné par Praetorius correspond à celui de la viole de basse. En Angleterre, cet instrument est appelé « lyra-viol », en raison des 8 cordes sympathiques en métal qui ont été rajoutées.

Viola bastarda, Sanctus Seraphin, Vensie, 1712. Cité de la musique, Paris, photographie Jean-Claude Billing.

Viola pomposa

Instrument à 5 cordes épaisses et filées, et archets de la famille des violons, en usage au XVIIIe siècles. Il aurait été conçu au début du XVIIIe siècle, pour compenser les limites sonores du violoncelle. Il était accordé à l'octave inférieure de l'alto. autres noms ou variantes : violoncello piccolo, viola ou violoncello da spalla, viola di collo, bassetto, en allemand Fagottgeige (violon-basson). Bien adapté à son répertoire, on a attribué la commandite à Jean-Sébastien Bach. Elle se jouait tenue sur la bras. C'est un intrument utillisé essentiellement dans le répertoire allemand (Bach, J. G. Graun, Johann Gotdieb Janitsch, Christian Joseph Lidarti, et Telemann).

Viola pomposa, Christian Gottlieb Klinger, Klingenthal (Saxe), 1745/1755. Museum für Musikinstrumente der Universität Leipzig.

 

Quelques œuvres pour viole de gambe, et compositeurs ayant composé pour la viole de gambe.

Littérature ancienne

Bibliographie

Jean-Marc Warszawski
8 juin 2007

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