vendredi 3 juin 2011
______________________________ La
musique ancienne du Nouveau Monde à Paris et en Lorraine à
l'automne
Outil de propagande des missionnaires
en Amérique latine, la musique importée d'Europe est devenue un
moyen d'expression pour de nombreux musiciens latino-américains qui offriront
plusieurs dizaines de concerts en France à partir de septembre, selon
les organisateurs.
Cette manifestation, intitulée
« Caminos 2011 » (Chemins), se déroulera du 16 au 25
septembre à l'Arsenal de Metz et du 22 septembre au 2 octobre au musée
du Quai Branly à Paris. Elle couronne un travail de 25 ans effectué
en Amérique latine par des chercheurs désireux de découvrir
« le Baroque du Nouveau Monde ».
Cette équipe composée
du musicologue Alain Pacquier, accompagné de Lionel Lissot et Laurent
Blaise, et soutenue par le mécénat de la Fondation BNP Paribas,
a travaillé dans 14 pays pour découvrir et restaurer ce patrimoine
qui offre, selon eux, un monde musical modelé par la rencontre des cultures
d'une extraordinaire richesse et non une copie des formes européennes.
Ce projet, « Les Chemins
du Baroque », a conduit à la restauration d'orgues historiques,
l'exhumation de partitions, et à la formation de nombreux interprètes
de cette musique diffusée en Amérique latine et en Europe.
L'équipe de formateurs du
Conservatoire itinérant des Chemins du Baroque a sillonné les
pays d'Amérique latine dans lesquels des programmes de coopération
culturelle étaient engagés.
Installé en Lorraine, près
de Sarrebourg, le Centre international des chemins du Baroque appelé
« Le Couvent », a quant à lui accueilli de nombreux
jeunes musiciens venus d'Amérique latine pour des sessions de formation
et de création musicale.
Le Couvent est également
connu pour ses activités d'édition discographique avec plus de
60 titres consacrés au baroque d'Amérique latine
L'Arsenal de Metz, engagé
dans un partenariat avec le Couvent, offrira notamment des concerts avec La
Banda de Neira, venue de Colombie, et l'Ensemble Elyma dirigé par le
chef d'orchestre argentin Gabriel Garrido.
Le livre d'orgue des indiens Chiquitos
sera interprété sur un orgue baroque construit en 2008 par le
facteur Jean-François Dupont, en réplique d'un instrument historique
(1610) restauré la même année dans le village d'Andahuaylillas,
au coeur des Andes péruviennes.
Au musée du Quai Branly
à Paris, une dizaine de concerts ainsi que des conférences, des
projections de films, des ateliers de pratique musicale montreront comment,
en Amérique latine, « l'imposition de l'Occident chrétien
ne réussit jamais à submerger les cultures autochtones ».
L'Ensemble Louis Berger, venu d'Argentine,
la Capilla de Indias, venu du Chili et le Coro y Orquesta de San Ignacio Moxos
en Bolivie feront notamment entendre leurs chants et danses.
vendredi 3 juin 2011
______________________________ Les
Arctic Monkeys reviennent au pop-rock pour un résultat en demi-teinte
Les Anglais d'Arctic Monkeys, têtes
d'affiche des Eurockéennes de Belfort et de Rock en Seine cet été,
reviennent au pop-rock pour leur quatrième album « Suck it
and see » avec un résultat en demi-teinte.
« Suck it and see »
(Domino) n'est publié que lundi, mais le groupe a déjà
mis l'album en écoute gratuite sur son site internet www.arcticmonkeys.com.
Le quatuor de Sheffield, dont l'âge
moyen ne dépasse pas les 25 ans, est devenu en seulement six ans un des
groupes les plus importants du rock britannique.
Leur premier album « Whatever
people say I am, that's what I'm not » (2006), chronique affûtée
de la vie adolescente dans le nord de l'Angleterre sur fond d'influences rap
et punk-rock, figure régulièrement dans les classements des meilleurs
disques de la décennie.
Depuis, les Arctic Monkeys ont
pris l'habitude de changer de direction à chaque nouvel album.
Avec « Favourite Worst
Nightmare » (2007) au son bien plus musclé, ils ont consolidé
leur position de groupe capable de remplir les plus grandes scènes des
festivals.
Pour le suivant « Humbug
» (2009), les musiciens se sont installés dans le désert
californien auprès du producteur Josh Homme.
Le son résolument américain
de l'album et l'adoption par le chanteur et parolier Alex Turner d'un style
plus abstrait ont suscité des critiques contrastées et dérouté
nombre de fans de la première heure.
« Suck it and see »,
produit en Californie par le vieux complice du groupe James Ford, est un nouveau
pas de côté.
Cette fois, le groupe explore un
son pop-rock, inspiré par la musique des années 60 à 80
des deux côtés de l'Atlantique : The Byrds, The Velvet Underground,
David Bowie, John Cale, Johnny Cash, Led Zep...
Seul « Library Pictures
» — un des meilleurs moments de « Suck it and see »
avec le puissant « Don't sit down because I've moved your chair »
— rappellent la hargne et l'urgence des premiers albums du groupe.
Alex Turner a définitivement
abandonné le débit saccadé de ses débuts pour jouer
les crooners, un talent découvert lors de son escapade avec Miles Kane
pour les Last Shadow Puppets.
Son sens de la formule est toujours
aussi acéré et son humour, mis en retrait sur « Humbug
», est de retour.
« J'ai appelé
pour entendre la voix de la raison/Mais je suis tombé sur le répondeur
», « Si tu essayes de marcher sur l'eau, assures-toi d'avoir
mis des chaussures confortables », roucoule-t-il sur des chansons au titres
improbables comme « The Hellcat Spangled Shalala » ou « Love
is a laserquest ».
Mais le chanteur n'utilise plus
son savoir-faire pour chroniquer avec acuité la vie de la jeunesse anglaise,
préférant laisser vagabonder son esprit autour de motifs abstraits.
Dans cette approche plus conventionnelle
et à l'image de la pochette minimaliste de l'album, peu de titres de
« Suck it and see » parviennent à capter immédiatement
et durablement l'attention de l'auditeur.
Et face à ce changement
de direction, les premiers commentaires des fans et des critiques sont mitigés.
« Le premier extrait
de l'album Brick by brick était de la musique
de pub molassonne, mais les riffs détraqués
de Library Pictures libèrent un son moins
prévisible », estime le Guardian, qui souligne que le disque regorge
de « mélodies pop ».
Sur le site des Inrockuptibles,
un internaute déplore « un ramollissement général
que l'on devinait depuis déjà quelque temps ».
Et sous le titre Suck
it and see : décevant ?, l'album divise même les fans les
plus assidus sur le forum officiel du groupe.
vendredi 3 juin 2011
______________________________ Klap,
une Maison pour la danse à Marseille en septembre
Une Maison pour la danse, Klap,
dédiée à la création et la culture chorégraphique,
ouvrira en septembre à Marseille à l'initiative du danseur et
chorégraphe Michel Kelemenis.
L'ouverture de cette Maison, financée
en partie par la Ville de Marseille, a été annoncée mercredi
à Paris. Les travaux d'une durée de 16 mois et d'un coût
de 3,7 millions d'euros, permettront l'ouverture de Klap le 22 septembre dans
l'ancien quartier ouvrier de Saint-Mauront (3e arrondissement), durement touché
par la désindustrialisation.
Klap s'articulera autour de trois
espaces: un studio-scène de 550 m2 équipé techniquement
et comprenant un gradin fixe de 240 places pour les spectateurs, un grand studio
prioritairement consacré aux répétitions de créations
et de résidences longues doté d'un gradin de 90 places, et un
petit studio consacré à la formation permanente, la pratique amateur
et la sensibilisation scolaire.
Un espace de documentation y sera
à la disposition des professionnels.
La compagnie Kelemenis§Co,
installée à Marseille depuis 1989, disposait jusqu'alors d'un
espace de travail de plus de 300 m2, le Studio/Kelemenis, tourné vers
la création artistique. Ce lieu abritait le festival international Question
de danse, dont la première édition a eu lieu en 2006.
Pour la saison 2011-2012, Klap
accueillera notamment 25 compagnies invitées, des spectacles pour les
jeunes publics et le festival Question de danse.
vendredi 3 juin 2011
______________________________ Bruno
de Beaufort nommé directeur du Centre national des arts de la
rue de Poitou-Charentes
Bruno de Beaufort a été
nommé à la direction du Centre national des arts de la rue (CNAR)
de Poitou-Charentes, a annoncé mercredi le ministère de la Culture
dans un communiqué.
Frédéric Mitterrand,
ministre de la Culture et de la Communication, Ségolène Royal,
présidente de la région Poitou-Charentes, et Geneviève
Gaillard, députée-maire de Niort, ont donné leur accord
à la proposition du jury, présidé par Louis Joinet, de
nommer Bruno de Beaufort à la direction du CNAR de Poitou-Charentes,
installé sur le site des Usines Boinot à Niort.
Sa nomination est la première
à s'effectuer depuis la mise en place du nouveau label attribué
aux neuf centres nationaux des arts de la rue en France.
Directeur des productions et de
la communication de la compagnie Luc Amoros, coanimateur et coordinateur de
la Halle Verrière de Meisenthal, Bruno de Beaufort « possède
une solide connaissance des arts de la rue et de la conduite d'un lieu de création
», est-il écrit dans le communiqué.
« Le projet de Bruno
de Beaufort pose un regard ouvert sur l'art dans l'espace public et ses développements
d'avenir », est-il précisé.
« Le compagnonnage avec
les artistes, une forte emprise territoriale construite sur des partenariats
régionaux et interrégionaux, ainsi que la prise en compte de la
portée emblématique que représente la rénovation
des Usines Boinot pour la population niortaise dans une ville en pleine transformation,
sont les axes fondateurs du Centre national des arts de la rue de Poitou-Charentes
», est-il encore indiqué dans le communiqué.
vendredi 3 juin 2011
______________________________ La
troupe de la Comédie-Française proteste contre l'utilisation
par Nathalie Kosciusko-Morizet de ses locaux
La troupe de la Comédie-Française
a jugé « anormal » que le Théâtre du Vieux-Colombier
à Paris ait servi au lancement du « think tank » de
la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, en présence de
Muriel Mayette, administratrice générale de la Comédie-Française.
Mme Mayette est membre de ce club
de réflexion dénommé « Haut conseil de l'ADN
» lancé le 23 mai au Théâtre du Vieux-Colombier, selon
un communiqué de la troupe, qui « tient à affirmer
la neutralité de sa position et le caractère non partisan de sa
mission ».
Dans une lettre à Dominique
Constanza, doyenne de la Comédie-Française, transmise à
l'AFP, Mme Mayette se dit « étonnée » de cette
prise de position. « La question de l'occupation du Théâtre
du Vieux-Colombier et des enjeux que cela pouvait représenter pour la
société des comédiens-français n'a jamais été
abordée par les sociétaires ni par vous-même ou vos prédécesseurs,
au cours des comités d'administration que je préside depuis ma
nomination en 2006 », écrit-elle.
Mme Mayette « rappelle
que lors de sa fermeture hebdomadaire, le Théâtre du Vieux-Colombier
accueille de nombreuses manifestations dont le trait commun est la diversité
». Elle cite pour exemple notamment le centenaire des éditions
Gallimard, un colloque du sénateur PCF Jack Ralite ou prochainement une
lecture de la dernière pièce de Régis Debray.
L'administratrice générale
affirme, en outre, ne pas avoir participé au débat de la ministre
de l'Ecologie, en raison de la répétition générale
d'« Agamemnon » à laquelle elle assistait à la
salle Richelieu.
Concernant ce débat, la
troupe de la Comédie-française indiquait: « Malgré
les déclarations initiales de Madame la ministre sur le caractère
non politique et non partisan de ce think tank,
il nous paraît tout à fait anormal et non conforme à notre
mission de théâtre public qu'un de nos plateaux puisse servir au
lancement d'un club relevant d'un ministre en exercice ».
« Nous regrettons qu'un
amalgame malheureux puisse se faire et que l'on puisse penser que nous sortons
de notre nécessaire devoir de réserve au sein des murs qui nous
sont alloués », précisait la troupe.
Son communiqué a été
rendu public par l'avocat conseil de la Société des comédiens
français, Me Jacques Buès, mandaté par Dominique Constanza
et l'ensemble des sociétaires et pensionnaires de la troupe.
vendredi 3 juin 2011
______________________________ La
justice chilienne ouvre une enquête sur la mort de Neruda
La justice chilienne, saisie par
le parti communiste, a accepté jeudi d'ouvrir une enquête sur la
mort en 1973 du prix Nobel de littérature Pablo Neruda, à la suite
de témoignages mettant en doute son décès des suites d'un
cancer, et évoquant un assassinat.
Selon une source judiciaire, le
juge Mario Carroza a « accepté la requête » déposée
mardi par le dirigeant du PC chilien Guillermo Teillier, qui avait évoqué
le devoir moral d'enquêter sur la mort de Neruda, survenue deux semaines
après le coup d'Etat qui renversa son ami, le président socialiste
Salvador Allende.
Selon la version officielle, l'écrivain-diplomate,
proche d'Allende, est décédé peu après le 23 septembre,
d'une aggravation d'un cancer de la prostate, dans une clinique de Santiago
où il avait été hospitalisé.
Mais début mai, l'ancien
secrétaire et chauffeur de Neruda, Manuel Araya, a affirmé que
l'écrivain avait été assassiné pour éviter
qu'il ne devienne, depuis l'exil, un opposant de renom à la dictature
qui a duré jusqu'en 1990.
Selon Araya, Neruda lui avait confié
avoir été alarmé par une mystérieuse piqûre
administrée en pleine nuit par un médecin de la clinique.
Un autre témoignage, celui
de l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili Gonzalo Martinez, qui avait rendu
visite à Neruda les jours précédant sa mort, a accentué
le doute.
Martinez, dans un entretien à
l'AFP, a confié n'avoir « pas vu une grande différence
» entre l'état de Neruda au cours de ses premiers contacts avec
lui, et ceux survenus juste avant sa mort.
Le juge Carroza s'occupe déjà
de l'enquête rouverte sur la mort d'Allende lors du coup d'Etat du 11
septembre 1973.
Selon la presse chilienne, il devrait
entendre le témoignage d'Araya et requérir le certificat de décès
de Neruda.
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