mercredi 1er juin 2011
_____________________________ L'Homme
à Tête de chou de Gainsbourg / Bashung / Gallotta, à
l'Opéra de Limoges le 7 juin
Dans une production du Centre chorégraphique
national de Grenoble. Ce spectacle est co-accueilli avec les centres culturels
municipaux, scène conventionnée pour la danse
L'Homme à tête de
chou, inspiré par la sculpture de Claude Lalanne et chanté par
Gainsbourg en 1976, est un véritable chef-d'œuvre à l'écriture
érotico-poétique paranoïaque, mi-chant mi-récitatif,
dont le rapprochement avec l'opéra Wozzeck de Berg n'aurait pas déplu
à son auteur. Gainsbourg a toujours ouvertement affiché l'influence
du répertoire classique sur sa propre écriture. Trente ans plus
tard, Bashung, en héritier légitime, reprend les parties chantées,
les enregistre et supervise la réalisation des orchestrations et des
musiques additionnelles de Denis Clavaizolle. Restent aujourd'hui le chorégraphe
et ses quatorze danseurs quasi dénudés, enivrés de l'amour
meurtrier de l'homme à tête de chou pour la shampooineuse délurée.
Douze tableaux dansés qui suggèrent la narration poétique
de Gainsbourg, prolongent avec une formidable énergie le souffle de Bashung.
Timide invétéré, ce dernier reconnaissait que la musique
lui avait donné la parole. Jean-Claude Gallotta lui donne un nouveau
corps.
chorégraphie Jean-Claude
Gallotta paroles et musiques originales Serge Gainsbourg orchestrations,
musiques additionnelles, coréalisation Denis Clavaizolle assistante
à la chorégraphie Mathilde Altaraz dramaturgie Claude-Henri
Buffard mixage et coréalisation Jean Lamoot costumes Jacques Schiotto
et Marion Mercier assistée d'Anne Jonathan Répétiteur
Darrell Davis régie son Pablo Gomez régie lumières
Olivier Fauquet régie costumes Frédérique Breuzard et
Dominique Fiori
avec les danseurs Simon Bailly,
Matthieu Barbin, Sylvain Decloitre, Hajiba Fahmy, Ximena Figueroa, Ibrahim Guétissi,
Yannick Hugron, Cécile Renard, Eléa Robin, Gaetano Vaccaro, Thierry
Verger, Loriane Wagner, Béatrice Warrand, Thalia Ziliotis
Version enregistrée pour
ce spectacle par Alain Bashung, avec Denis Clavaizolle (claviers, orgue, pianos
programmation, guitare électrique, basse, viola), Frédérique
Havet (guitare acoustique), Pierre-Valérie Lobé et Mamadou Koné
dit Prince (percussions), Erik Truffaz (trompette), Aurélie Chenille
(violon), Guillaume Bongiraud (violoncelle), Morgane Imbeaud (chœurs), Yann
Clavaizolle (batterie)
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ «
Effervescence », une nouvelle biennale de danse à Cholet
Spectacles, ateliers, rencontres,
performances et impromptus chorégraphiques, happening, expositions, conférence
et projections cinématographiques sont au menu d'« Effervescence
», nouvelle biennale de danse à Cholet, du 1er au 11 juin.
Initié et dirigé
par le chorégraphe Yvann Alexandre, dont la compagnie est en résidence
à Cholet depuis 2004, l'événement, éclaté
dans toute la ville, entend « montrer au public que la danse peut être
une forme d'expression artistique partagée par tous », selon les
vœux de Roger Massé, l'adjoint au maire chargé de la culture.
Précédé ces
derniers mois de multiples rendez-vous avec le public et d'un travail d'accompagnement
de groupes d'artistes amateurs locaux, le festival proposera durant onze jours
une centaine de propositions artistiques dans les salles de spectacles, espaces
culturels mais aussi les places publiques et des lieux insolites de Cholet.
La majorité seront en accès libre.
Invitée d'honneur, la chorégraphe
québécoise Louise Bédard interviendra avec sa compagnie
durant toute la biennale. Dix autres compagnies nationales et internationales
(MA2, Christine Batin, A contre-poil du sens, Illico, Nordwest Tanzcompagnie...)
sont associées à l'événement.
Pour sa première édition,
« Effervescence » dispose d'un budget de 140.000 euros, financé
pour moitié par la ville de Cholet, l'Etat et les collectivités.
Tout le programme à https://www.ville-cholet.fr/welcome/effervescence.php
)
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ Roger
Waters et « The Wall » à Bercy
Avec des effets visuels époustouflants,
Roger Waters a rejoué lundi à Bercy son mythique « The Wall
», replongeant le public dans la période dorée du rock de
la fin des années 70, celle du gigantisme, des délires mégalomaniaques,
des double albums concept et des opéras rock.
L'ancien bassiste de Pink Floyd,
qui a gardé le droits de l'opéra rock sorti en 1979, jouera encore
« The Wall Live » à Paris-Bercy mardi puis les 30 juin et
1er juillet.
« The Wall » raconte
l'histoire de Pink, rock star oppressée dès son enfance, qui construit
un mur imaginaire autour de lui pour se protéger des autres avant de
sombrer dans la folie.
Pink Floyd avait créé
un show gigantesque pour la tournée originelle du double album en 1980-81.
Chaque soir un mur était construit sur scène entre le groupe et
le public, puis détruit.
Trente ans plus tard, le mur est
toujours la star du show. Mais Roger Waters a voulu utiliser toutes les avancées
technologiques survenues entre-temps pour accroître au maximum les effets
visuels et sonores de l'histoire.
Le résultat est époustouflant.
Tout au long de la première partie du concert, des techniciens construisent
brique par brique un mur de 10 mètres de haut sur la scène de
Bercy, cachant progressivement le groupe au regard du public.
Sur cette page blanche sont projetées
des images et des vidéos qui servent d'accompagnement à chaque
titre, parfois en 3D.
Les célèbres dessins
animés réalisés par Gerald Scarfe succèdent à
des images de graffitis rappelant les créations de l'artiste britannique
Banksy, des vols d'oiseaux se transforment en bataillon de bombardiers.
Lors d'un clin d'œil mégalomaniaque,
Roger Waters joue même « Mother » en duo avec son double,
grâce à du son et des images captés lors d'un concert à
Londres en 1980.
Le spectacle est aussi sonore,
des bruits de mitraillette, d'avions en rase-motte traversant Bercy comme s'ils
venaient du fond de la salle.
Roger Waters a aussi gardé
les éléments mythiques de la tournée de 1980 : les effets
pyrotechniques, les marionnettes géantes, cauchemardesques de la mère,
du professeur et de la mère de Pink, les drapeaux frappés du célèbre
double-marteau et, bien sûr, un cochon gonflable noir qui survole le public.
Le groupe est imposant. Une dizaine
de musiciens (chanteurs, choristes, guitaristes, batteur...) entourent Roger
Waters et donnent à sa musique une puissance et un son plus rock que
sur l'album.
Roger Waters a voulu réactualiser
le concept de « The Wall » en en faisant une allégorie des
troubles du monde et, plus particulièrement, un manifeste anti-guerre.
Il n'hésite pas à
projeter en gros plan les visages en pleurs ou ensanglantés de soldats
et de victimes de conflits en Irak, Iran...
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ Mikis
Theodorakis se joint aux protestations contre la rigueur
Des milliers d'Athéniens
de tous bords, dont le compositeur Mikis Theodorakis, ont participé mardi
soir dans le centre de la capitale grecque à des actions de protestation
contre la radicalisation des mesures de rigueur envisagé en échange
d'une éventuelle nouvelle aide au pays.
Deux rassemblements très
différents, mais liés, ont eu lieu dans la capitale: le premier
à tonalité plutôt nationaliste autour du célèbre
compositeur grec, Mikis Theodorakis, 86 ans, a réuni près de 7.000
sympathisants du « mouvement des citoyens indépendants »,
qu'il a créé l'an dernier, selon la police.
Le deuxième, sur la place
centrale de Syntagma, devant le Parlement, a rassemblé plus de 8.000
personnes, selon la police, dans le cadre du rendez-vous quotidien des «
Indignés », calqués sur le modèle espagnol des protestations
sociales et pacifiques de la Puerta del Sol à Madrid.
Dans un discours en plein air devant
l'université d'Athènes à son public qui portait des drapeaux
grecs et criait « Traitres » ou « Voleurs », le chantre
national grec a dénoncé la politique du gouvernement socialiste
de Georges Papandréou, qui a entraîné, selon lui, le pays
« dans une grave crise et au bord du gouffre ».
Il s'oppose au plan de redressement
de l'économie et aux mesures d'austérité dictées
l'année dernière par l'Union européenne (UE) et le Fonds
monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de 110
milliards d'euros destiné à éviter la banqueroute financière
au pays.
M. Theodorakis a fustigé
le « bradage national » dans le cadre des privatisations envisagées.
Il a souligné que le pays « dépendait dorénavant
de ses créanciers » et a appelé le peuple « à
se soulever ».
Il a salué le mouvement
des « Indignés », qui campent depuis une semaine sur la place
centrale de Syntagma, devant le Parlement, à moins d'un kilomètre
de l'Université d'Athènes, et sont organisés à gtravers
les réseaux sociaux et internet.
Certains des manifestants de la
place Syntagma sifflaient et criaient « voleurs » tandis que d'autres
faisaient résonner des casseroles.
Sur le modèle des protestations
sur la Puerta del Sol à Madrid, les « Indignés » grecs
organisent des manifestations et des débats quotidiens sur la place Syntagma.
Les Etats européens créanciers
du pays semblaient se diriger mardi soir vers un compromis visant à octroyer
une nouvelle aide financière à la Grèce en échange
d'un durcissement de la cure d'austérité.
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ La
Comédie-Française, en travaux en 2011 / 2012, jouera hors
les murs
La Comédie-Française,
en travaux durant la saison 2011/2012, sortira de ses murs pour jouer dans un
Théâtre Ephémère, installé au Palais-Royal,
et présentera 15 créations, parfois sur d'autres scènes
à Paris, a annoncé mardi l'administratrice générale
Muriel Mayette.
Elle a précisé, au
cours d'une conférence de presse, avoir décidé de féminiser
le titre de sa fonction afin de « rendre naturel dans l'inconscient collectif
» que des femmes occupent ces postes.
La saison ouvrira le 22 septembre
à la salle Richelieu avec une pièce de Racine, « Bérénice
», mise en scène par Muriel Mayette, créée cette
année en tournée, qui sera donnée dans la salle Richelieu.
« Andromaque », de Racine, « montée » cette année
également par Muriel Mayette, sera reprise l'automne prochain.
Puis, dès le 23 septembre,
la troupe ira à la rencontre d'un nouveau public au « Centquatre
», dans le XIXème arrondissement de Paris, avec « Le Jeu
de l'amour et du hasard » de Marivaux, avant de revenir dans la salle
Richelieu.
« L'Ecole des Femmes »
de Molière sera la dernière œuvre créée dans cette
salle, avant l'ouverture en janvier du Théâtre Ephémère,
construit tout en bois pour la durée des travaux dans l'immeuble historique
du Français.
Ce théâtre provisoire
amènera la Comédie-Française à faire des créations
plus faciles à présenter lors de tournées. Dans le cadre
de ces tournées, la troupe se rendra pour la première fois en
Chine avec « Le Malade imaginaire » de Molière.
Le Théâtre Ephémère
sera inauguré avec « La Trilogie de la Villégiature »,
de l'auteur italien Carlo Goldoni, dans une mise en scène d'Alain Françon.
Cette « grande saga » est constituée de trois pièces
pouvant être vues séparément mais qui prennent ensemble
toute leur valeur.
Le Théâtre Ephémère
abritera également « Une puce, épargnez-là »,
de l'Américaine Naomi Wallace, un huis-clos où s'infiltre la sensualité.
La troupe de la Comédie-Française
ira jouer une pièce d'Ibsen, « Peer Gynt », en mai, au Grand
Palais où 35 représentations seront données.
« Un Fil à la Patte
» de Feydeau, grand succès de la saison 2010/2011 couronné
aux Molières, sera repris pour les fêtes de fin d'année,
puis en juillet.
Dans la salle du Théâtre
du Vieux-Colombier, seront créées « La Pluie d'été
» de Marguerite Duras, « La Noce » de Bertold Brecht, «
Erzuli Dahomey, déesse de l'amour », de Jean-René Lemoine,
la confrontation de deux femmes de culture différente, et « Amphitryon
» de Molière.
La petite salle du Studio-Théâtre
verra notamment la création du « Petit Prince » de Saint-Exupéry
et des monologues très acides de Feydeau, « Le cercle des Castagnettes
».
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ Saison
2011-2012 : le Théâtre du Nord fait la part belle aux auteurs
russes
Le Théâtre du Nord
(TDN) fera la part belle au théâtre russe avec pas moins de quatre
adaptations de ses auteurs, alors que de nombreuses pièces aborderont
des thèmes d'actualité, pour son répertoire de la saison
2011-2012.
« A travers son histoire,
la Russie a toujours eu un rapport très fort avec le théâtre
», a souligné mardi le directeur du Théâtre du Nord
Stuart Seide dans la présentation de sa saison.
Le metteur en scène - devenu
Français - Anton Kouznetsov présentera ainsi son adaptation des
« Ames mortes » de Gogol, alors que l'Argentin Daniel Veronese livrera
une adaptation espagnole très libre de « La mouette » de
Tchekhov sous le titre « Les enfants se sont endormis ».
Traductrice passée à
la mise en scène, Irène Bonnaud présentera « Soleil
couchant », une pièce d'Isaac Babel décrivant une cruelle
crise familiale dans l'Odessa d'avant guerre et révolution.
« Le suicidé »,
pièce grinçante que Nicolas Erdman écrivit avant d'être
réduit au silence par Staline, sera créé au festival d'Avignon
par Patrick Pineau avant de passer à Lille.
A l'élection présidentielle
de 2012 fera écho « Les amis du président » (Alain
Gautré, Pierre Pradinas), une « comédie impertinente sur
l'histoire d'un lâchage-lynchage », indique Stuart Seide.
« Jours souterrains »
du Norvégien Arne Lygre parlera de séquestration par l'entremise
de Jacques Vincey alors que les thématiques sociales seront illustrées
par « Ma chambre froide » de Joël Pommerat sur le salariat
et « Ohne », une création du Belge Dominique Wittorski, sur
l'univers kafkaïen de l'administration auquel se heurte un immigré.
Du côté des «
classiques », le TDN présentera une mise en scène très
musicale de Julie Brochen du « Dom Juan » de Molière et une
audacieuse adaptation de Jean Bellorini des « Misérables »
de Victor Hugo, sous le titre « Tempête sous un crâne ».
Stuart Seide met en scène
lui-même « La bonne âme de Se-Tchouan » de Bertolt Brecht
alors que « My secret garden » de Falk Richter et « La balade
des noyés » de Carlos Eugenio Lopez compléteront la programmation.
Le TDN lance aussi cette saison
le festival « Prémices » (12-19 avril) de la jeune création
avec notamment la pièce du Roumain Gianina Carbunariu « Stop the
Tempo ».
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ Canada
: Le Camp de violon de l'Î.-P.-É. revient en force
Les organisateurs du Camp de violon
de l'Î.-P.-É. se préparent pour une autre semaine super
intéressante de musique du 19 au 25 juin 2011 au joli Camp Abegweit,
situé sur la côte sud de l'Île à Augustine Cove. Des
étudiants de tous âges, des débutants aux professionnels,
bénéficieront d'instructions quotidiennes en musique traditionnelle
et en danse. Et bien sûr, ce ne serait pas un vrai camp de violon sans
les jams de musique, les miniconcerts, les danses et les feux de camp sur la
plage.
À la suite du succès
de sa première année de camp, l'équipe vient d'ajouter
Andrea Beaton, violoneuse de grande réputation du Cap-Breton, N.-É.,
et Iain MacInnes, joueur insulaire de cornemuse, à sa liste déjà
impressionnante d'enseignants. Figurant à cette liste : Richard Wood,
Pascal Miousse, Emmanuelle LeBlanc, Pastelle LeBlanc, Dr. Ellen MacPhee, Tim
Cummings (du Vermont), George Fowler (du Maine), Meghan Forsyth (de l'Ontario)
et Ward MacDonald.
Comme nouveauté cette année,
les gens intéressés peuvent essayer le camp pour une seule journée.
«Plusieurs personnes nous ont demandé si elles pourraient venir
pour une journée puisqu'elles n'étaient pas capables de s'absenter
du travail pour une pleine semaine», signale Ward MacDonald, le directeur
du camp. «Nous avons donc pensé que ce serait une bonne idée
d'offrir cette option; nous prévoyons aussi que lorsque les gens auront
vu tout ce qu'offre le camp, certains décideront d'y rester la pleine
semaine!»
La philosophie du camp propose
une immersion totale dans la musique. Les frais d'inscription incluent tous
les repas et le logement afin de permettre aux participants de se concentrer
à jouer leur instrument, à se perfectionner et à avoir
du plaisir. Les étudiants de violon, cornemuse, danse, accordéon,
guitare, voix, bodhran, sifflets, mandoline, piano et banjo participeront à
jusqu'à cinq classes par jour. De plus, on offrira des ateliers spéciaux
sur des thèmes comme la musique orale acadienne, le chant folklorique,
bouger avec la musique, s'accordant avec les tounes et la prévention
des blessures musculaires.
Puisque le camp arrive à
très grands pas et que l'on prévoit encore cette année
accueillir un grand nombre d'étudiants de partout au Canada et aux États-Unis,
il est fortement recommandé de s'inscrire le plus tôt possible.
Pour de l'information sur une expérience
inoubliable, visitez le site bilingue www.peifiddlecamp.com
mercredi 1er juin 2011
_____________________________ Une
plainte déposée pour une enquête sur la mort du poète
Pablo Neruda en 1973
Une plainte a été
déposée mardi pour l'ouverture d'une enquête sur la mort
du prix Nobel de littérature Pablo Neruda en 1973, à la suite
de témoignages mettant en doute son décès à la suite
d'un cancer et évoquant un assassinat téléguidé
par la dictature.
La plainte a été
déposée par le député et dirigeant du Parti communiste
Guillermo Teillier auprès du juge Mario Carroza: ce magistrat est déjà
en charge de l'enquête rouverte sur la mort du président Salvador
Allende lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973, qui a donné le coup
d'envoi de la dictature d'Augusto Pinochet.
Selon la version officielle, l'écrivain-diplomate
Neruda, ami d'Allende, est décédé peu après le 23
septembre, d'une aggravation d'un cancer de la prostate, dans une clinique de
Santiago où il avait été hospitalisé.
Début mai, l'ancien secrétaire
et chauffeur de Neruda, Manuel Araya, a affirmé qu'il avait été
assassiné pour éviter qu'il ne devienne, depuis l'exil, un opposant
de renom à la dictature qui a duré jusqu'en 1990.
Selon Araya, qui était au
chevet du poète les derniers jours, Neruda lui avait confié avoir
été alarmé par une mystérieuse piqûre administrée
en pleine nuit par un médecin de la clinique.
Un autre témoignage, celui
de l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili Gonzalo Martinez, qui avait rendu
visite à Neruda la veille de sa mort, a accentué le doute, a déclaré
l'avocat du PC Eduardo Contreras.
Selon ce diplomate, Neruda, loin
d'un état clinique désespéré, « avait pu discuter
tranquillement, se déplacer dans sa chambre, échanger des opinions
politiques, évoquer les choses qu'il entendait emmener au Mexique »,
pour lequel il venait d'obtenir un laissez-passer.
« Ces conjectures et témoignages
obligent à déposer une plainte, d'un point de vue éthique,
moral et juridique », afin de faire la lumière sur la mort du poète,
a expliqué Contreras.
Teillier a insisté sur le
« devoir moral » d'enquêter sur Neruda, « dans un contexte
où commencent à s'éclaircir plusieurs décès
», en référence aux procédures ouvertes depuis deux
ans sur les morts d'un ministre d'Allende, José Toha (1974), de l'ancien
président Eduardo Frei Montalva (1982) et d'Allende lui-même.
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