mercredi 4 mai 2011
______________________________ Barenboïm
et un orchestre européen enchantent Gaza
pour la première fois
Le chef d'orchestre Daniel Barenboïm
a pour la première fois dirigé mardi un
« concert pour la paix » dans la bande de
Gaza, à la tête d'un ensemble européen,
qui a enchanté plus de 300 mélomanes,
dont beaucoup de jeunes.
Barenboïm, 68 ans, un militant
pour la paix entre Israéliens et Palestiniens,
était à la tête d'un ensemble spécialement
formé pour l'occasion, « l'Orchestre pour
Gaza ». Une formation composée de 25 musiciens
de prestigieux orchestres européens (Staatskapelle
et Philharmonique de Berlin, Philharmonique de Vienne,
Orchestre de Paris et Scala de Milan).
« C'est un geste unique de
l'Europe toute entière pour vous, à Gaza
», a expliqué le maestro, sous un tonnerre
d'applaudissements.
« Vous êtes bloqués
ici depuis des années. C'est la raison pour laquelle
nous sommes venus aujourd'hui. Pas seulement pour vous
donner du réconfort et, peut-être, du plaisir
d'écoute, mais aussi pour que vous compreniez
que beaucoup de gens dans le monde s'intéressent
à vous », a-t-il dit.
C'est la première fois qu'un
orchestre d'un tel niveau se produisait dans ce territoire
palestinien déshérité, sous blocus
israélien depuis 2006.
Daniel Barenboïm et ses musiciens
se sont rendus mardi dans la bande de Gaza en passant
par l'Egypte via le poste frontière de Rafah.
« C'est sûrement le concert
le plus historique auquel il m'a jamais été
donné de jouer », a confié Dieter
Flury, un flûtiste du Philharmonique de Vienne.
Dans la délégation,
figurait l'ex-patron de la chaîne franco-allemande
Arte, Jérôme Clément, qui a a trouvé
« très important le fait de transmettre
ce message de paix, d'amitié et d'humanisme via
la musique ».
Ce « concert pour la paix »
et « apolitique », organisé par des
ONG palestiniennes en coopération avec l'ONU,
s'est déroulé au centre culturel al-Mathaf,
au nord de la ville de Gaza.
Il s'est ouvert avec les notes de
la « Petite musique de nuit », suivie de
la Symphonie N°40 en sol mineur du même Mozart
—qui a servi de mélodie à l'une des plus
fameuses chansons de la Libanaise Fairouz, idole des
Palestiniens notamment.
« Mes élèves
vont aimer. Cela peut changer quelque chose dans leur
esprit et leur donner une chance de réfléchir
avant de juger les gens », a expliqué Fatima
Chahine, 28 ans, une professeur d'anglais qui accompagnait
un groupe d'adolescentes du camp de réfugiés
de Jabaliya, faisant allusion à la nationalité
israélienne de Daniel Barenboïm.
« Cela fera vraiment une différence
parce qu'il apporte un message de paix », a ajouté
l'enseignante.
Pianiste et chef d'orchestre israélien
et argentin, également espagnol et porteur d'un
passeport palestinien, M. Barenboïm a créé
en 1999, avec son ami Edward Saïd, intellectuel
palestinien décédé en 2003, un
célèbre orchestre de jeunes arabes et
israéliens de 14 à 25 ans, l'Orchestre
Divan, qui se produit dans le monde entier.
« Mon mari aurait été
enchanté. J'espère que les gens apprécient
et comprennent le sens de cette visite », a déclaré
Mariam, l'épouse d'Edward Said.
Né à Buenos Aires en
1942 de parents juifs d'origine russe, Daniel Barenboïm
utilise depuis longtemps sa renommée internationale
pour promouvoir la cause de la paix entre Israël
et ses voisins.
« Je suis un Palestinien. Je
suis aussi un Israélien. Vous voyez donc qu'il
est possible d'être les deux », a expliqué
passionnément le maestro au public.
Il apparaît régulièrement
en Cisjordanie, mais il s'est vu refuser à plusieurs
reprises par les autorités israéliennes
la permission de se rendre à Gaza en transitant
par le territoire israélien.
Les ressortissants civils israéliens
sont interdits d'entrer dans les Territoires palestiniens,
selon la loi israélienne.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Les
Landes à l'heure du flamenco pour son entrée
au patrimoine de l'humanité
Le festival Arte Flamenco tiendra
sa 23e édition du 4 au 9 juillet à Mont-de-Marsan
(Landes), quelques mois après l'entrée
au patrimoine culturel immatériel de l'humanité
de cette expression artistique andalouse bâtie
sur le chant, la guitare et la danse.
Cette nouvelle édition, dont
les places en pré-vente sont disponibles dès
mardi, accueillera en têtes d'affiche Maria Pages
et Israel Galvan, figures de proue de la nouvelle génération
flamenca.
Le ballet « Mirada »
de Maria Pages, inédit en France, fera l'ouverture
du festival. Israel Galvan, le « danseur des danseurs
», illuminera la journée du 6 juillet avec
son spectacle « La Edad de Oro ».
Selon la directrice artistique Sandrine
Rabassa, le festival doit « savoir repérer
et mettre en valeur de jeunes talents », mêlés
aux légendes tel qu'Agujetas. Ce sera chose faite
avec la présence du virtuose guitariste et compositeur
Antonio Rey ou encore de Rocio Molina, grande personnalité
du flamenco.
Les stages de danse et de chant organisés
durant la semaine suscitent l'engouement, avec 270 places
réservées en deux jours.
Le flamenco a été inscrit
en novembre 2010, par l'Unesco, sur la liste représentative
du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
https://www.arteflamenco.landes.org
mercredi 4 mai 2011
______________________________ L'Amérique
du Sud au cœur de « Métis » en
Seine-Saint-Denis.
L'Amérique du Sud et Centrale
sont au cœur de « Métis », le volet
« musiques du monde » du Festival de musique
classique de Saint-Denis. Avant les concerts de juin
dans et devant la Basilique-cathédrale de Saint-Denis,
avec en vedette le tango électro de Gotan Project
et le trompette Erik Truffaz, « Métis »
organise en mai plusieurs concerts dans d'autres villes
de Seine-Saint-Denis. L'Ensemble Recoveco de musiques
traditionnelles de Colombie et du Venezuela, dont le
violoniste classique d'origine vénézuélienne
Alexis Cardenas est membre, sera ainsi le 5 mai à
Villetaneuse. Le 12 à Aubervilliers, le Simon
Bolivar String Quartet accompagnera le chanteur cubain
Raul Paz. L'Octuor de violoncelles de Beauvais soutiendra,
le 19 à l'Ile-Saint-Denis, le Trio Esperança,
une formation vocale composée de trois sœurs
chantant habituellement a capella.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Claudia
Herr chante « Aquaria Palaoa », un opéra
sous aquatique
Elle saute en robe de bal verte dans
la piscine et se met à chanter sous l'eau, respirant
grâce à une bouteille de plongée:
Berlin n'a pas de Lorelei, mais une soprano, héroïne
d'un des premiers opéras de ce genre au monde.
Les sons mélodieux que Claudia
Herr émet ressemblent un peu aux chants des baleines:
des messages lents, répétitifs et sans
parole, puisque l'on ne peut pas articuler de mots sous
l'eau.
Des micros étanches — qu'on
appelle « hydrophones » capables de transformer,
dans les liquides, des oscillations acoustiques en oscillations
électriques — permettent de capter sa voix
et de la renvoyer dans les hauts parleurs placés
tout autour du bassin. Seul le son de cymbales frappées
par un plongeur ponctue son aria.
Nageuse de haut niveau dans sa jeunesse,
cette sirène des temps modernes a eu l'idée
de cet opéra « Aquaria Palaoa »,
présenté à Berlin à partir
du 1er mai et jusqu'en septembre, en entrant pour la
première fois il y a dix ans dans la piscine
Art nouveau de Neukölln, un quartier de Berlin
où est joué l'opéra.
Ses colonnes ioniques encadrant le
bassin, son plafond voûté comme une nef
d'église et sa niche à l'image d'un chœur
décoré d'une fresque de gracieux motifs
floraux ont bouleversé Claudia Herr. «
J'avais l'impression d'être dans un opéra
», explique-t-elle dans un entretien à
l'AFP.
Une émotion qui conduit cette
cantatrice de 40 ans à imaginer cette technique.
Les autres chanteurs, membres d'un chœur berlinois,
chantent brièvement sous l'eau, mais sans bouteille
d'oxygène.
En Grande-Bretagne, la soprano Juliana
Snapper avait présenté un spectacle du
même genre il y a deux ans.
Presque sans parole, « Aquaria
Palaoa » raconte l'histoire d'une jeune femme
qui refuse de vieillir et recherche l'élixir
de jouvence. Dans sa quête, elle rejoint les fonds
marins, symboliquement le bout du monde. Et y rencontre
un orque, représenté par un acteur en
costume noir, et le chœur des phoques, jeunes et vieux,
revêtus d'une chemise blanche et d'un pantalon
noir.
Une parabole pour illustrer la brièveté
de la vie de l'homme sur terre par rapport à
l'éternité de la glace des pôles.
Et pour illustrer le propos de Claudia Herr défilent
au plafond tout le long du spectacle des images de la
banquise de l'Antarctique à toutes les heures
et toutes les saisons.
Un film fourni par le renommé
institut allemand Alfred Wegener, qui effectue des recherches
polaires et marines, et soutient ce projet. Il a également
aidé la compositrice berlinoise Susanne Stelzen,
lui faisant partager les enregistrements du bruit des
vagues, des baleines et des phoques, dont elle s'est
inspirée pour écrire la musique.
A ces sons, elle a mêlé
ceux des percussions, d'une trompette, d'un cornet à
piston, d'un tuba et d'un violoncelle. Mais les musiciens
restent au sec et jouent tout autour de la piscine.
« Avant d'accepter le projet,
j'ai écouté des mélodies dans une
baignoire », raconte-t-elle à l'AFP. «
Le son sous l'eau est beaucoup plus faible, atténué,
mais cela lui donne un caractère un peu mystique
». Et elle a retravaillé plusieurs fois
sa composition au fil des répétitions,
adaptant sa partition à ce nouvel élément,
pour lequel l'oreille de l'homme n'est pas totalement
adaptée.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Spectacle
vivant: création du premier établissement
d'enseignement public supérieur
La création du premier établissement
d'enseignement public supérieur dédié
au spectacle vivant sera officialisée le 22 mai
au cours d'une cérémonie au Théâtre
du Châtelet à Paris, a annoncé la
direction de cet établissement mardi au cours
d'une conférence de presse.
A cette occasion, les étudiants
du Pôle supérieur d'enseignement artistique
(PSPBB) se produiront pour la première fois en
public. Ils donneront « Le Martyre de Saint Sébastien
» de Claude Debussy, sous la direction d'Alain
Louvier, co-directeur du département musique
du PSPBB et directeur du conservatoire à rayonnement
régional de Boulogne-Billancourt.
Le PSPBB, un établissement
d'enseignement supérieur créé grâce
à un partenariat entre les villes de Paris, de
Boulogne-Billancourt, le ministère de la Culture
et la Communauté d'agglomération Grand
Paris Seine Ouest, propose une formation de haut niveau
à destination des interprètes du spectacle
vivant.
Depuis trois ans, il s'appuie pour
la musique et l'art dramatique sur les conservatoires
à rayonnement régional de Paris et de
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et l'Ecole supérieure
d'art dramatique (ESAD) en partenariat avec les universités
Paris IV Sorbonne et Sorbonne Nouvelle Paris III.
Le PSPBB est un établissement
à vocation internationale favorisant les échanges
Erasmus avec les établissements étrangers.
Il dispense une formation de premier cycle (niveau licence).
Selon le directeur du PSPBB, Xavier
Delette, cet établissement accueille actuellement
200 étudiants en musique et théâtre,
dont 120 musiciens interprètes, et s'étendra
à la danse et plus tard au jazz et aux musiques
actuelles. Il recrute sur concours et compte 150 enseignants.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Le
Kronos Quartet et Patti Smith lauréats du
Polar Music Prize 2011
Le quatuor américain Kronos
Quartet et la rockeuse poète américaine
Patti Smith ont été récompensés
du Polar Music Prize 2011, a annoncé mardi le
jury suédois.
« Durant près de 40
ans, le Kronos Quartet a révolutionné
le quatuor à cordes aussi bien en matière
de style que de contenu », estime le jury dans
un communiqué.
« Le même ensemble de
musique de chambre -deux violons, un alto et un violoncelle-
pour lequel ont composé Mozart et Beethoven peut
aussi être utilisé pour commenter la politique
internationale, interpréter du rock d'avant-garde
et jouer de la musique de tous les coins du monde »,
souligne le jury.
Le Kronos Quartet est constitué
de David Harrington et John Sherba (violons), Hank Dutt
(alto) et Jeffrey Zeigler (violoncelle).
En ce qui concerne Patti Smith (64
ans), le prix récompense « une Américaine
poète et musicienne ».
« En dévouant sa vie
à l'art sous toutes ses formes, Patti Smith a
démontré combien il y avait de rock'n'roll
dans la poésie et combien il y avait de poésie
dans le rock'n'roll », explique le jury.
« Patti Smith est un Rimbaud
avec des amplis Marshall », estime-t-il en notant
que l'artiste avait « changé la façon
dont une génération entière pensait
et rêvait ».
Décerné pour la première
fois en 1992 avec des fonds réunis par l'ex-manager
du groupe suédois ABBA, Stig Anderson, le Polar
Music Prize a notamment déjà récompensé
le chef d'orchestre russe Valery Gergiev et la soprano
américaine Renée Fleming, ainsi que le
chanteur de rock américain Bruce Springsteen
et le groupe psychédélique britannique
Pink Floyd.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Exposition:
arts et plaisirs à la cour royale de Lucknow
en Inde du Nord
Richesse, arts et plaisirs: le musée
Guimet fait revivre les fastes de la cour royale de
Lucknow, ville d'Inde du Nord, qui a scintillé
comme une étoile pendant un siècle, de
1754 à 1856, jusqu'à son annexion par
les Britanniques.
L'exposition « Une cour royale
en Inde, Lucknow, XVIIIe - XIXe siècle »,
qui se tient jusqu'au 11 juillet à Paris, rappelle
que pendant un siècle, la capitale de la province
moghole d'Awadh (actuel Uttar Pradesh) a été
le foyer d'une culture cosmopolite raffinée.
Elle présente des peintures
de cour, des miniatures, des bijoux, des objets précieux,
des vêtements luxueux et des photographies anciennes
de cette cité d'or et d'argent. Autant de témoins
d'« une civilisation indo-musulmane légère,
hybride, accueillante et brillante », relève
Amina Taha Hussein, conservateur en chef au musée
Guimet.
Alors que Delhi, siège de
la dynastie moghole, est mise à sac en 1739 par
des troupes iraniennes, artistes indiens - peintres,
poètes, musiciens, danseurs - affluent dans la
région agricole prospère d'Awadh et notamment
à Lucknow.
Des Européens, aventuriers,
artistes, militaires ou représentants des compagnies
commerciales se laissent séduire eux aussi par
la beauté de la cité, son opulence et
la générosité des nawabs, souverains
chiites d'origine iranienne. Parmi eux, le peintre anglais
Tilly Kettle, les Français Claude Martin et Jean-Baptiste
Gentil, le Suisse Antoine-Louis Polier.
L'exposition, conçue par le
Los Angeles County Museum of Art (Lacma), est la première
consacrée à la ville de Lucknow au temps
de sa splendeur.
L'âge d'or de la cité
a été bref, les Britanniques se tenant
en embuscade. Il commence avec l'accession au pouvoir
du souverain Shuja al-Daula en 1754, qui fait de Lucknow
sa résidence permanente. Le nawab tente de juguler
par les armes le pouvoir croissant de la Compagnie anglaise
des Indes orientales, ce qui lui vaut une cuisante défaite
en 1764. Il signe alors un traité avec les Britanniques
par lequel il récupère ses pouvoirs sur
l'Awadh en échange d'importantes concessions
commerciales et de versements d'argent.
Peu à peu, sous l'impulsion
de ses nawabs attachés à faire rayonner
leur dynastie par le faste et les arts, Lucknow se couvre
de palais, de mosquées et de mausolées
inspirés de l'architecture moghole, agrémentés
de décors européens néoclassiques
ou rococo.
Les demeures s'étendent le
long de la rivière Gomti (affluent du Gange),
sur laquelle voguent les bateaux des nawabs, en forme
de poissons.
En 1819, Ghazi al-din Haidar prend
le titre de roi et s'affranchit de la suzeraineté
nominale des Moghols, avec la bénédiction
de la Compagnie anglaise. Sa couronne est directement
inspirée de celles des monarques européens.
Le dernier nawab de Lucknow, Wajid
Ali Shah, porte un intérêt particulier
à la musique et la poésie. Mais la Compagnie
anglaise des Indes orientales, qui le méprise,
décide de le destituer en 1856 et d'annexer purement
et simplement la province d'Awadh. Une histoire magnifiquement
racontée dans le film « Les joueurs d'échecs
» (1977) de Satyajit Ray.
Ce coup de force déclenche
en 1857 la révolte des Cipayes (soldats indiens
au service des Britanniques), qui sera analysée
comme la première guerre d'indépendance
indienne.
Lucknow subit les représailles
anglaises et est en partie détruite en 1858.
Un photographe professionnel, Felice Beato, est sur
place pour saisir la reprise en main des Britanniques.
Privée de sa cour, la ville décline peu
à peu.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Le
dernier roman de Mohamed Benchicou interdit en Algérie
Le dernier roman du journaliste et
écrivain algérien Mohamed Benchicou, «
Le mensonge de Dieu », publié le 5 mai
en France aux éditions Michalon, vient d'être
interdit en Algérie, a annoncé lundi à
l'AFP l'auteur, dont c'est le quatrième livre
censuré dans son pays.
« La ministre de la Culture
Khalida Toumi a demandé à ce que ne soit
pas octroyé le numéro d'ISBN au roman
ainsi que le dépôt légal du livre,
ce qui revient à interdire sa publication »,
poursuit le directeur du journal algérien Le
Matin, quotidien d'opposition qu'il avait fondé
en 1991 et qui est suspendu depuis 2004.
« J'avais déposé
ma demande (de publication) le 19 janvier dernier »,
précise-t-il. « Aucune explication n'accompagne
cette censure car elle est contraire à l'article
38 de la Constitution algérienne qui garantit
la liberté de création », souligne
l'écrivain, qui avait été emprisonné
pendant deux ans, après la publication de son
livre « Bouteflika: une imposture algérienne
», en 2004.
« La censure touche en Algérie
toutes les catégories de la création et
les Algériens ne peuvent créer qu'en dehors
de leurs frontières », déplore-t-il,
relevant que l'interdiction de son roman intervient
« à la veille de la journée mondiale
pour la liberté d'expression ».
« J'ai alerté les instances
internationales de cette interdiction, l'Unesco, Pen
International, Reporters sans frontières »,
souligne Mohamed Benchicou, qui vit entre l'Algérie
et la France et se trouve actuellement à Paris
pour la sortie de son ouvrage.
« Le mensonge de Dieu »
doit en revanche être autorisé au Maroc
et en Tunisie, où la censure a été
levée depuis la révolution du jasmin,
dit-il.
« L'Algérie reste aujourd'hui
le dernier carré de la censure au Maghreb et
nous sommes en recul par rapport à il y a 30
ans en Algérie », regrette l'auteur de
59 ans.
Ce roman de 650 pages est une grande
fresque romanesque, porté par un souffle épique,
où l'écrivain retrace les destins croisés
d'une famille de combattants et entraîne le lecteur
sur les traces du peuple algérien de 1870 à
nos jours.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Décès
de Claude Winter
L'actrice Claude Winter, figure de
la Comédie-Française, théâtre
national dont elle a été la première
femme doyen, est décédée le 25
avril à l'âge de 80 ans, a annoncé
mardi l'institution parisienne dans un communiqué.
Entrée au Français
le 1er septembre 1953, Claude Winter, grande femme blonde
aux yeux clairs, a accompagné la troupe de la
maison de Molière pendant 35 ans, incarnant les
grandes figures féminines du théâtre
classique.
Elle a été Chimène
dans « Le Cid », Livie dans « Cinna
» ou Julie dans « Horace » de Corneille,
Céphise dans « Andromaque » de Racine,
dirigée par les grands metteurs en scène
de la troupe au début des années cinquante,
Jean Meyer et Robert Manuel, Maurice Escande et Georges
Chamarat.
Sociétaire de la Comédie-Française
à 29 ans, elle sera aussi pendant une décennie
l'interprète de référence de Henry
de Montherlant dans « Port-Royal », de Charles
Péguy dans « Jeanne d'Arc », de Georges
Bernanos dans « Le Dialogue des carmélites
». Elle sera simultanément la reine de
« Ruy Blas » aux côtés de François
Beaulieu et Jean Piat pendant toutes les années
soixante.
Raymond Rouleau, passé du
cinéma au théâtre, en fait son égérie
dans trois productions phares du Français, «
Ruy Blas » de Victor Hugo, « Le Songe »
d'August Strindberg et « Ondine » de Jean
Giraudoux.
Le 2 janvier 1987, Claude Winter
devient doyen de la troupe: elle est la première
femme de l'histoire du théâtre national
à porter ce titre et occuper cette fonction.
Un an plus tard, le décès
brutal de Jean Le Poulain, administrateur général,
la conduit à la tête de la Maison de Molière
en qualité d'administrateur par intérim
— une première là encore pour une
femme —, pour une courte période de quelques
semaines, jusqu'à l'arrivée d'Antoine
Vitez.
Claude Winter quitte la Comédie-Française
en 1988 avec le titre de sociétaire honoraire.
Elle se consacre ensuite au cinéma
en tournant avec Bertrand Tavernier, Francis Girod,
Jean-Claude Brisseau et dans « Les Nuits fauves
» de Cyril Collard.
Depuis 1955, Claude Winter était
aussi la voix de Lady dans la version française
de « La Belle et le Clochard » de Walt Disney.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Monumenta
: Anish Kapoor invite à entrer dans le ventre
d'un monstre
Le sculpteur britannique d'origine
indienne Anish Kapoor s'empare de la nef du Grand Palais
à Paris avec « Leviathan », un monstre
rouge sombre, qui engloutira le visiteur à partir
du 11 mai, à l'occasion de la quatrième
édition de « Monumenta ».
« C'est une immense sculpture
vide de près de 80.000 m3, une grande enveloppe
rouge sombre qui tiendra grâce à la pression
de l'air insufflé à l'intérieur
», révèle à l'AFP Jean de
Loisy, le commissaire de l'exposition.
L'installation de l'œuvre vient de
commencer. Il faudra une semaine pour la monter. Elle
sera exposée pendant six semaines jusqu'au 23
juin.
Anish Kapoor a annoncé mardi
dédier son œuvre à l'artiste chinois Ai
Weiwei, qui serait détenu au secret en Chine,
jugeant « inacceptables » son arrestation
et sa disparition il y a un mois. « Quand les
gouvernements réduisent au silence les artistes,
cela témoigne de leur barbarie », a estimé
M. Kapoor dans une déclaration écrite
à l'AFP.
Lancé en 2007 par le ministère
de la Culture, « Monumenta » est un événement
culturel qui propose à un artiste contemporain
renommé de créer une œuvre inédite
pour l'espace monumental de la nef du Grand Palais.
Après l'Allemand Anselm Kiefer
en 2007, l'Américain Richard Serra en 2008, le
Français Christian Boltanski en 2010, c'est au
tour d'Anish Kapoor de se mesurer au Grand Palais et
à son immense verrière.
« Le Grand Palais est un espace
incroyable, merveilleux, qui paraît encore plus
grand quand on est dedans », a déclaré
Anish Kapoor à l'AFP, lors de l'un de ses passages
à Paris à l'automne. « Son échelle
représente une véritable défi »,
a relevé l'artiste, qui a reçu le prestigieux
prix Turner d'art contemporain en 1991.
Le sculpteur, né en 1954 à
Bombay, a choisi de réaliser « une seule
œuvre, une seule couleur, une seule forme ». «
Je veux que les visiteurs éprouvent une sorte
de choc, esthétique mais aussi physique »,
a expliqué l'artiste.
Pendant des mois, les détails
de l'œuvre ont été tenus secrets mais
à quelques jours de l'ouverture, les organisateurs
ont accepté de lever une partie du voile.
La sculpture sera « impressionnante
physiquement pour le visiteur qui se retrouvera face
à une muraille de couleur rouge de plus de 35
m de haut avec extrêmement peu de recul. Cela
lui donnera conscience de sa vulnérabilité
», explique M. de Loisy.
Mais avant de prendre conscience
de sa petitesse, le visiteur expérimentera un
étrange voyage à l'intérieur du
ventre d'un monstre. Il avancera dans un espace utérin,
rouge sombre, faiblement éclairé.
« Quand vous approcherez de
ce monstre, vous aurez une impression physique mais
surtout une impression de mémoire », indique
M. de Loisy. « Cette obscurité, nous la
connaissons tous. Ce peut être le ventre de la
mère. Mais de façon plus large, l'artiste
essaie de nous plonger dans une situation psychique
qui nous renvoie à des souvenirs oubliés
», ajoute-t-il.
Le titre de l'œuvre « Leviathan
» renvoie à un monstre aquatique de la
mythologie phénicienne, mentionné dans
la Bible. Mais aussi au livre de Thomas Hobbes où
le Léviathan est une métaphore pour l'Etat
tout puissant.
L'œuvre de Kapoor est une prouesse
technique. Des milliers de lés de PVC ont été
soudés entre eux. Les soudures forment un dessin
élégant et très travaillé,
comme les tendons d'un muscle.
Mais l'artiste n'apprécie
guère que l'on rentre trop dans les détails
techniques de l'œuvre. « Elle doit rester magique
», souligne M. de Loisy.
mercredi 4 mai 2011
______________________________ Le
Goncourt de la nouvelle attribué à
Bernard Comment
Le Goncourt de la nouvelle a été
attribué mardi à l'unanimité à
Bernard Comment pour son livre « Tout Passe »
(éditions Bourgois), composé de neuf récits
dans lesquels des bribes de passé se dévoilent
tandis que les personnages s'interrogent sur la transmission,
a annoncé l'Académie.
Auteurs de nombreux ouvrages, Bernard
Comment est notamment l'éditeur au Seuil, avec
Stanley Buchthal, de « Fragments », paru
en 2010, qui regroupe les écrits intimes, poèmes
et lettres de Marylin Monroe.
Dans « Tout Passe »,
on suit tour à tour une vieille dame qui s'apprête
à partir avec ses secrets, un fils qui s'interroge
sur un père qu'il n'a pas connu ou presque, un
veuf qui enterre méthodiquement sa richesse ou
encore un lecteur dans une bibliothèque numérique,
par temps de panne électrique. Dans chacun de
ces récits, une interrogation se pose sur l'avenir,
ce qu'il convient de lui transmettre ou non, et chacun
des personnages tente de faire le point, comme on dit
aussi d'une caméra, pour garder les yeux ouverts.
L'Académie Goncourt a tenu
également à saluer l'œuvre du nouvelliste
Hubert Haddad, né en Tunisie, pour ses « Nouvelles du jour et de la nuit » que viennent
de rééditer les éditions Zulma,
souligne-t-elle dans un communiqué.
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