______________________________ Jane
Rhodes est morte
La cantatrice
française Jane Rhodes est décédée
samedi matin à l'âge de 82 ans, a annoncé
à l'AFP son époux, le chef d'orchestre
Roberto Benzi.
Jane Rhodes
est décédée à l'hôpital
américain de Neuilly où elle était
hospitalisée depuis une quinzaine de jours notamment
en raison de troubles neurologiques.
Née
en 1929 à Paris, elle avait débuté
dans l'art lyrique vers l'âge de 25 ans.
« Son
rôle le plus célèbre a été
sans aucun doute Carmen à l'opéra de Paris,
où j'étais moi-même au pupitre,
en novembre 1959, en présence du général
de Gaulle », a raconté M. Benzi, qui est
devenu son mari sept ans plus tard.
Avec une
tessiture qui naviguait entre soprano et mezzo-soprano,
la cantatrice, célébrée aussi pour
sa beauté, a joué des rôles des
deux types, et notamment incarné Marguerite dans
la Damnation de Faust de Berlioz, chanté Tosca
de Puccini et Salomé de Richard Strauss.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ Il
y a 30 ans, Bob Marley rendait les armes
Bob Marley,
le « pape du reggae » aux plus de 200
millions d'albums vendus dans le monde, est mort le
11 mai 1981 à Miami, il y a 30 ans, occasion
de rendre hommage à celui qui continue, génération
après génération, de faire vibrer
la planète.
Les rastafaris
de Zambie se rassembleront à Lusaka pour un grand
concert nocturne afin de « célébrer
la vie » de leur idôle, devenue le « porte-voix
des défavorisés » de la planète,
dont la musique, dit à l'AFP Brian Chengela,
directeur de Jah Entertainment, « continue,
par sa force, de maintenir une unité qui transcende
les croyances, les races, les couleurs, les frontières
et les cultures ».
Concerts,
émissions de radios ou télévisées
sont également prévus en France où
France Ô diffusera le concert « Live
at The Rainbow » et le documentaire « The
Wailers : Catch a fire », plongée dans les
coulisses de cet enregistrement (Catch a fire) en 1972.
En 1977,
Bob Marley s'était produit avec son groupe, The
Wailers, au Rainbow Theatre de Londres, un concert mythique
pendant lequel il avait interprété les
morceaux de l'album qu'il venait d'enregistrer dans
la capitale britannique (« I Shot the Sheriff
»,
« Lively Up Yourself », « Get
Up, Stand Up », « Jamming », « No
Woman No Cry », « Exodus » et « War
»).
Deux livres
paraissent en français à cette occasion:
« Bob Marley, Les secrets de toutes ses chansons
1962-1981 », de Maureen Sheridan (éditions
Hors Collection), journaliste spécialiste du
reggae, à la tête de sa propre maison de
disques en Jamaïque et « Bob Marley,
destin d'une âme rebelle » (Flammarion) de
Francis Dordor, journaliste aux Inrockuptibles.
Ce livre
rassemble des interviews des proches de Bob Marley,
Bunny Wailer, Peter Tosh, Chris Blackwell, « Family
Man » Barrett, Sly Dunbar, son manager Don Taylor
ou Cindy Breakspeare, témoignant de la vie de
l'artiste en butte au cynisme de l'industrie musicale
et soumis à la violence de l'île, devenue
indépendante en 1962.
Trente
ans après sa mort prématurée, suite
à un cancer généralisé,
Robert Nesta Marley, reste pour beaucoup de ses adeptes
et de jeunes qui découvrent la musique de leurs
parents ou grands-parents, la super star venue d'un
pays pauvre, symbole de la contestation universelle,
d'émancipation et de liberté.
Sa voix,
sa spiritualité, qui s'inscrivaient dans la mouvance
rastafari lui valant souvent d'être désigné
comme l'apôtre du cannabis, est devenue celle
des défavorisés à travers la planète.
Notamment en Afrique, rappellent les musiciens Alpha
Blondy et Tiken Jah Fakoli, où Bob Marley avait
prédit que le reggae reviendrait comme à
sa « source ».
Bob Marley
est né le 6 février 1945 à Rhoden
Hall près de Nine Miles, dans la paroisse de
Saint Ann (Jamaïque), d'une mère jamaïcaine
et d'un père anglais, officier de marine, qu'il
n'a pas connu.
Il a grandi
dans le ghetto de Trenchtown à Kingston. En 1962,
il enregistre son premier titre « Judge Not
»
et fonde peu de temps après avec Peter Tosh et
Bunny Wailer, le groupe « The Wailers ».
En 1966,
il part travailler aux Etats-Unis pour des raisons économiques.
Il fera, plus tard, une rencontre décisive avec
Mortimer Planno, rasta jamaïcain d'origine cubaine
qui lui transmettra une partie de sa culture rasta.
De retour
en Jamaïque, à la fin des années
60, il signe avec le label Island et sort avec les Wailers
ses premiers albums au début des années
70, « Catch a fire » et « Burnin
»
en 1973. En 1974, il enregistre son premier album solo
« Natty dread ». Les albums s'enchaîneront
jusqu'à la fin (Rastaman Vibration en 1976, Exodus
en 1977, Survival 1979, Uprising, 1980).
« Idole
»,
« génie », « référence
»,
le nom de Bob Marley suscite une réaction quasi
unanime parmi les adeptes du reggae. « Bien
sûr qu'il me parle », s'exclame Aasiya Folly,
25 ans. « Comme je suis en partie Antillaise,
j'ai baigné dedans ».
Dans le
salon Capi Locks Center, dans le 10e arrondissement
de Paris, où elle se fait coiffer, la jeune femme
est enthousiaste : « A chaque fois que j'écoute
un album que j'ai depuis des années, je découvre
quelque chose de nouveau, dans sa musique et dans ses
textes ».
Pour elle
comme pour d'autres il est à classer au rang
des icônes, au même titre que Michael Jackson,
Elvis ou John Lennon. Sa force ? Rassembler autour de
thèmes fédérateurs.
« Ses
textes sont remplis de sujets de société,
de sentiments, de luttes », rappelle Christian Baur,
un Danois de 31 ans, étudiant en littérature
et DJ. « Quand il parle de ce que c'est qu'être
noir, je me sens concerné, même si je suis
blanc. »
« Les
courants apparus depuis les années 1950, comme
le punk ou le rock sont toujours là », explique
Anne Petiau, sociologue et chercheuse à la Sorbonne
pour expliquer la pérennité du Reggae,
toujours là lui aussi. Ils répondent « à
des besoins profonds, une religiosité et un imaginaire.
Ils peuvent représenter des modèles de
conduite importants pour les jeunes ».
Comme Che
Guevara, Bob Marley est devenu l'une de ces figures
que les jeunes exhibent avec fierté sur leurs
vêtements. Dans sa boutique Artmur Freestyle,
aux Puces parisiennes de Clignancourt, Brice Coudin,
28 ans, personnalise tee-shirts et chaussures pour ses
clients.
Des citations
de chansons la plupart du temps, dont la plus demandée
« One love ». Plus traditionnelle, son
effigie affublée d'un joint ou d'une feuille
de cannabis. Une image souvent jugée trop caricaturale.
Pierre
Mestche, 45 ans, a vraiment découvert Bob Marley
« sur le tard », il y a une quinzaine
d'années. « La marijuana, tout ça,
c'est du folklore. Ce n'est pas une obligation de fumer
pour apprécier Bob Marley », souligne Pierre,
gérant de Patate Record, disquaire spécialisé
du 11ème arrondissement.
Autre symbole
de la culture de Bob Marley, les dreadlocks, dont la
signification va bien au-delà d'une simple question
de look. « Aucun juste ne passera de lame
sur sa tête. C'est ce que dit la Bible »,
explique Joseph « Doc Capillo », propriétaire
du salon Capi Locks Center. « Même
si aujourd'hui beaucoup de gens posent des dreadlocks
par mode ».
Une mode
et un style plus facile à adopter aujourd'hui,
selon son employé Irvin Germain, 30 ans : « les
préjugés sont moins forts, la société
évolue ». Mais Bob Marley, « ça
ne s'arrête pas là ».
Le culte
est entretenu aussi bien par les jeunes que par les
adultes. « Ils continuent à écouter
les musiques de leur jeunesse parce qu'elles ont un
fort pouvoir évocateur et les ramènent
à leurs souvenirs », analyse Anne Petiau.
Aujourd'hui,
le reggae reprend les mêmes messages, mais s'il
a su évoluer, avec par exemple un courant plus
électronique, le dance hall.
« Il
faut vivre avec son temps », s'exclame Alex, 25
ans, employé de Patate Record. Bob Marley « vendra
toujours, c'est un classique, surtout pour faire découvrir
le reggae à des potes. Mais c'est la musique
des ménagères en Jamaïque, comme
si ici on écoutait du Julio Iglesias. Le reggae
est tellement large, Bob Marley en est une petite partie
».
dimanche 8 mai 2011
______________________________ Placido
Domingo chante un Oreste en forme d'adieux à
Washington
A 70 ans,
il grimpe aux échelles, il se roule par terre
et sa voix fait encore trembler la salle: Placido Domingo
est Oreste dans « Iphigénie en Tauride
»,
une prestation aux allures d'adieux à l'opéra
de Washington, que le ténor espagnol a dirigé
pendant 15 ans.
Visiblement
fatigué mais ravi, Placido Domingo a eu droit
a une longue ovation vendredi soir sur la scène
du Washington National Opera (WNO), dont il quittera
le 30 juin les fonctions de directeur général
qu'il assurait depuis 2003 (il était directeur
musical depuis 1996).
Pour marquer
le coup, le ténor chante pendant huit soirs le
rôle d'Oreste dans l'opéra de Gluck créé
à Paris en 1779. En alternance, et jusqu'au 27
mai, mais cette fois comme chef d'orchestre, il dirige
l'opéra de Donizetti, Don Pasquale.
Le rôle
d'Oreste, écrit à l'origine pour un baryton
mais adapté à sa voix de ténor,
boucle la boucle pour Placido Domingo, qui avait cru
entamer une carrière de baryton à l'âge
de 18 ans, avant que l'opéra de Mexico ne lui
explique qu'il avait en fait une voix de ténor...
Dans cette
production de l'opéra d'Oviedo (Espagne), le
rôle n'est pas de tout repos pour un septuagénaire,
opéré qui plus est l'an dernier d'un cancer
du côlon. Il arrive sur scène enchaîné
par des gardes qui le jettent à terre, avant
d'être sacrifié aux dieux par sa propre
sœur, Iphigénie. Se reconnaissant in extremis,
frère et sœur trouvent le courage d'échapper
à leur destin et de triompher de leurs oppresseurs.
S'il quitte
la direction du WNO, qui ne lui a toujours pas trouvé
de remplaçant (le Français Philippe Auguin
a été nommé directeur musical l'an
dernier), Placido Domingo n'a guère l'intention
de quitter la scène.
« Je
chante tant que je le peux. Pourquoi puis-je encore
chanter ? C'est un grand mystère pour moi »,
a-t-il déclaré au Washington Post quelques
jours avant la représentation, tout en laissant
entendre que ses adieux définitifs à la
scène risquaient d'arriver sans prévenir.
« Je
pense qu'un jour j'aurai la sensation que c'est terminé.
Je dirai au public 'Mesdames et messieurs, c'était
ma dernière représentation d'opéra'
».
En plus
d'un demi-siècle de carrière, Placido
Domingo s'est produit plus de 3.500 fois en public et
a chanté 134 rôles, un record que ne lui
conteste aucun autre ténor.
Ses dernières
semaines à la tête de la formation américaine
sont un véritable feu d'artifice pour le chanteur
madrilène, invité d'honneur samedi du
bal de l'opéra organisé dans les murs
de l'ambassade de Chine. Mardi, il était récompensé
par l'Atlantic Council, un centre de réflexion
de Washington, en présence du vice-président
Joe Biden, qui n'a pu résister à un clin
d'œil à l'actualité juste après
l'élimination d'Oussama Ben Laden par un commando
de soldats d'élite américains.
« Placido
Domingo est probablement le seul homme qui pourrait
chanter leurs louanges comme il convient », a lancé
M. Biden.
Ce Grand
d'Espagne n'en a pas pour autant fini avec les Etats-Unis:
il reste directeur de l'opéra de Los Angeles
jusqu'en 2013.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ Warner
Music Group vendu au milliardaire Len Blavatnik
pour 3,3 milliards
Le mythique
label musical, coté à New York, a une
capitalisation boursière de plus de 700 millions
de dollars et a dégagé un chiffre d'affaires
de près de trois milliards de dollars sur son
dernier exercice, mais il accumulait les pertes et surtout,
ployait sous une dette de 1,9 milliard de dollars.
La major
américaine du disque Warner Music, dont le catalogue
comprend des artistes comme Metallica, Green Day, REM,
ou encore Frank Sinatra, a annoncé vendredi qu'elle
tombait dans l'escarcelle du milliardaire russo-américain
Len Blavatnik pour 3,3 milliards de dollars.
Le mythique
label musical, coté à New York, a une
capitalisation boursière de plus de 700 millions
de dollars et a dégagé un chiffre d'affaires
de près de trois milliards de dollars sur son
dernier exercice, mais il accumulait les pertes et surtout,
ployait sous une dette de 1,9 milliard de dollars.
Len Blavatnik,
par l'intermédiaire de sa holding Access Industries,
va verser en cash 8,25 dollars par titre aux actionnaires
et reprendre toute la dette du groupe, ce qui valorise
l'opération à 3,3 milliards de dollars.
Ancien
administrateur de Warner Music entre 2004 et 2008, il
détenait déjà 2% du capital.
Cet industriel
et philanthrope né en Russie a immigré
aux Etats-Unis en 1978 et acquis la nationalité
américaine en 1984. Diplômé des
prestigieuses universités Columbia et Harvard,
il détient des intérêts dans les
matières premières et la chimie, les médias,
l'immobilier, les technologies et la distribution.
Warner
Music était jusqu'alors contrôlé
à 56% par trois sociétés d'investissement
en capitaux propres: Thomas H. Lee Partners, Bain Capital
et Providence Equity Partners, auquel s'ajoutait l'homme
d'affaires canadien Edgar Bronfman.
Ce dernier
avait racheté l'entreprise à Time Warner
en 2004 pour 2,6 milliards de dollars, et en était
depuis le PDG.
L'opération
devrait être finalisée au troisième
trimestre. Approuvée par le conseil d'administration
et les actionnaires principaux, elle doit encore recevoir
le feu vert des autorités de la concurrence,
mais les analystes ne s'attendent pas à une opposition
de leur part.
« Nous
pensons que cette transaction représente une
chance exceptionnelle de maximiser la valeur (de Warner
Music) qui sert au mieux les intérêts des
actionnaires, des fans de musique, de nos artistes et
des gens merveilleux de cette entreprise », a commenté
M. Bronfman.
Len Blavatnik
a pour sa part salué dans WMG « une
entreprise formidable avec un héritage fort (...)
et un vivier d'artistes exceptionnels ».
« L'industrie
musicale est à un point d'inflexion où
l'adoption des technologies numériques gagne
de la vitesse » et Warner Music « est
bien positionné pour saisir l'opportunité
que cela représente pour la création et
la distribution de musique », a renchéri
Jorg Mohaupt, directeur des médias chez Access
Industries, la holding de M. Blavatnik.
Une fois
le rachat finalisé, Warner Music Group sera retiré
de la cote. Intégré à Access Industries,
le label gardera son nom, son siège social et
son PDG.
« Nous
ne pensons pas qu'une nouvelle équipe de direction
gèrerait cette entreprise mieux qu'Edgar Bronfman
et son équipe actuelle, qui ont fait grossir
la part de marché, réduit les coûts,
et se sont lancés rapidement et aggressivement
dans les modèles d'activité numériques
»,
a commenté Deutsche Bank dans une note.
Pour le
site d'analystes 24/7Wallst.Com, ce rachat « va
marquer la fin des (grands) studios, sous pression à
cause des labels indépendants lancés par
des musiciens mais aussi à cause d'internet,
où les artistes ont commencé à
distributer directement leur musique aux consommateurs
ou par l'intermédiaire de systèmes de
distribution ».
Le Wall
Street Journal indiquait récemment que les propriétaires
de Warner Music souhaitaient finaliser la vente rapidement,
avant la mise en vente de leur concurrent EMI Group.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ «
Tirez sur les keufs » : un rappeur amateur
jugé pour un clip polémique
Un rappeur
amateur de Sèvres (Hauts-de-Seine) a dû
s'expliquer devant le tribunal correctionnel de Paris
sur une compositions baptisée « Tirez
sur les keufs », diffusée sur internet sous
forme de vidéo-clip, qui lui vaut d'être
poursuivi pour injure, provocation et apologie de crime.
Pascal
Henry, 22 ans, dit « Abdul X », auteur
de la chanson incriminée, a comparu vendredi
devant la dix-septième chambre aux côtés
du réalisateur du clip, une de ses connaissances
âgée de 20 ans, auquel il est également
reproché la mise en ligne du titre sur le site
de partage YouTube.
Des poursuites
ont été entamées cet été
à leur encontre par le ministère de l'Intérieur
pour « injure publique » envers la police,
et par le parquet pour « apologie » de
crime et « provocation à la commission
d'un crime ».
Dans le
clip diffusé à l'audience, Abdul X apparaît
brandissant une arme, selon lui factice, et enchaînant
des couplets qui promettent aux policiers, qualifiés
de « tarba » (batard, NDLR) « une
balle dans sa race ».
Face aux
juges, Pascal Henry, sobrement vêtu d'un pantalon
et d'un tee-shirt noir, a fait amende honorable, comme
il l'avait déjà fait devant les enquêteurs.
« Si ça a pu blesser, je m'en excuse
»,
a-t-il déclaré, assurant qu'il n'avait
pas envisagé que cette chanson soit « prise
au premier degré » et qu'elle n'était
destinée à être vue que par « un
cercle d'ami ».
Le jeune
homme, déjà condamné à deux
reprises pour d'autres délits dont l'un lui a
valu de passer six mois en prison, a admis qu'il avait
pu avoir dans le passé « de la haine
»
pour les policiers. Mais ce sentiment lui a passé,
a-t-il juré, et il souhaite désormais
délivrer « un message de paix ».
« La
liberté d'expression et la création artistique
ne peuvent pas légitimer des appels à
la violence aussi nets et aussi peu subtils », a
critiqué la représentante du parquet soulignant
« la violence » des commentaires associés
à ce clip sur le site internet de diffusion.
Elle a
réclamé une amende de 3.600 euros contre
Abdul X sous la forme de 120 jours amende à 30
euros qui sont susceptibles d'être convertis en
peine de prison s'ils ne sont pas payés. Une
amende de 1.000 euros a été requise contre
le réalisateur et diffuseur du clip.
Le tribunal
a mis son jugement en délibéré
au 16 juin.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ «
Seules... en scène » , premier festival
de théâtre consacré à des
femmes
« Seules
... en scène »: les femmes ont désormais
un festival de théatre qui leur est entièrement
consacré, et qui se déroule du 6 au 25
mai en banlieue parisienne, avant une tournée
dans toute la France.
« Ce
rendez-vous est nécessaire en ce moment, car
les femmes n'ont pas exactement la place qu'elles devraient
avoir », a expliqué à l'AFP le directeur
du Théâtre de l'Ouest parisien de Boulogne-Billancourt
(Hauts-de-Seine), Olivier Meyer, à l'origine
de cette programmation.
Les comédiennes,
seules à habiter le plateau, avec parfois la
musique pour accompagnement, sont « les messagères
soit de leurs propres mots, soit d'auteurs essentiellement
féminins », indique-t-il.
Sept spectacles,
dont une création et deux nouvelles productions,
sont présentées dans le cadre de ce festival.
Donnée
en ouverture, la nouvelle production « Vivre
le feu », interprétée avec puissance
par l'actrice belge Natacha Régnier, reprend
les écrits des carnets et poèmes de la
poétesse russe Marina Tsvetaeva, dans une mise
en scène sobre et imaginative de Bérangère
Jannelle.
Lumineuse
figure de l'insoumission, Marina Tsvetaeva dont l'existence,
marquée par deux guerres mondiales et deux régimes
totalitaires, se conclut par un suicide, brûle
de toutes les passions. « Je ne peux pas
faire autrement que parler, disait-elle non sans évoquer
dans ses écrits le grand anonymat féminin
». Elle, genre féminin, et si longtemps
muet », écrit-elle.
Autre nouvelle
production, « Pieds nus, traverser mon cœur
»
où l'actrice Michèle Guigon dévide
le fil du temps, puisant dans son expérience
personnelle marquée par l'épreuve d'un
cancer.
Le festival
propose aussi « la dernière conférence
de presse de Vivien Leigh », l'éternelle
Scarlett O'Hara jouée par Caroline Silhol, et
ou encore d'explorer l'amitié entre Marguerite
Duras et Michèle Manceaux évoquée
par l'actrice Nathalie Grauwin.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ Un
film de Jafar Panahi en sélection officielle
à Cannes
Un film
du cinéaste iranien Jafar Panahi, condamné
à six ans de prison et interdit de quitter son
pays, sera présenté en sélection
officielle le 20 mai au Festival de Cannes, ont annoncé
samedi les organisateurs.
« In
Film Nist (Ceci n'est pas un film) de Jafar Panahi et
Mojtaba Mirtahsmab est sélectionné en
séance spéciale et sera présenté
le vendredi 20 mai », précise un communiqué.
Le film
« réalisé dans des conditions
semi-clandestines » est parvenu « au
Festival ces derniers jours », poursuit le texte.
Un film
d'un autre jeune réalisateur iranien, Mohammad
Rasoulof, qui s'est aussi vu infliger six ans de prison,
sera lui sélectionné dans Un Certain Regard.
Appelé
à siéger au jury de Cannes l'an dernier,
Jafar Panahi avait été privé de
fête. Cette année, ayant fait appel de
sa condamnation, il attend la décision de la
justice assigné à résidence, chez
lui à Téhéran.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ La
Révolution tunisienne invitée à
Cannes avec le film « Plus jamais peur »
La Révolution
tunisienne invitée à Cannes avec le film
« Plus jamais peur »
Auteur
de plusieurs courts métrages dont « le
Pâtre des étoiles » (2003), Mourad
Cheikh exerce sa profession entre la Tunisie et l'Italie,
et n'en revient toujours pas d'aller à Cannes.« C'était
inattendu, on avait envoyé une copie du film
à Cannes, on avait travaillé comme des
fous, ils avaient d'abord répondu qu'on n'était
pas sélectionnés puis un soir un des assistants
(du festival) nous a annoncé qu'on l'était
».
Tirs de
lacrymogènes, hymne national scandé à
la face des policiers de Ben Ali, images d'un peuple
se libérant de 23 ans de régime autoritaire:
les moments forts de la révolution tunisienne
vont être projetés au festival de Cannes,
rompant avec onze ans d'absence du cinéma tunisien
sur la Croisette.
« Plus
jamais peur », documentaire de 74 minutes, a été
tourné en HVD (disque holographique) « dans
l'urgence des moments » qui ont entouré l'effondrement
du régime du président Zine El Abidine
Ben Ali, le 14 janvier, explique à l'AFP le réalisateur
du film Mourad Cheikh.
Auteur
de plusieurs courts métrages dont « le
Pâtre des étoiles » (2003), Mourad
Cheikh exerce sa profession entre la Tunisie et l'Italie,
et n'en revient toujours pas d'aller à Cannes.
« C'était
inattendu, on avait envoyé une copie du film
à Cannes, on avait travaillé comme des
fous, ils avaient d'abord répondu qu'on n'était
pas sélectionnés puis un soir un des assistants
(du festival) nous a annoncé qu'on l'était
».
Multipliant
les préparatifs de dernière minute avant
la projection de « Plus jamais peur »
dans la série film-documentaire le 20 mai sur
la Croisette, Mourad explique avoir choisi ce titre
car c'est « un slogan qui a surgi sur les
murs de Tunis pendant la révolution ».
« Ce
slogan colle à ce qui s'est passé car
c'est le mur de la peur qui s'est effondré »,
ajoute-t-il, soulignant à quel point « le
pouvoir de Ben Ali avait peur de toute manifestation,
y compris pendant les matchs de foot ».
Le tournage
du film a démarré sur l'avenue Habib Bourguiba
à Tunis, épicentre de la révolte
des Tunisiens. « J'avais des snipers dans
l'immeuble, c'était une urgence pour moi, il
fallait tourner, la police, les gens qui couraient après
des tirs lacrymogènes ».
Trois personnages
emblématiques traversent le film: l'avocate réputée
Radhia Nasraoui, la blogueuse Lina Ben Mhenni et un
Tunisien ordinaire qui incarne selon Mourad Cheikh,
l'homme du quartier qui « comme d'autres
ont défendu leurs quartiers contre les pilleurs
et les snipers ».
Un des
personnages qui dit être « malade de
sa Tunisie » lance la réplique phare du film:
« Cette révolution n'est pas le fruit
de la misère, mais plutôt le cri de désespoir
d'une génération de diplômés.
Ce n'est, ni la révolution du pain, ni celle
du jasmin... Le jasmin ne sied pas aux morts, il ne
sied pas aux martyrs. Cette révolution est celle
du dévouement d'un peuple... Plus jamais on n'aura
peur! ».
Cette réflexion,
selon le réalisateur, incarne l'état d'esprit
« des jeunes qui ont fait la première
révolution de l'ère virtuelle et celui
des plus âgés qui n'ont jamais cessé
de braver la peur pour résister » à
la dictature.
Pour le
producteur du film, Habib Attia, la projection du film
à Cannes ouvre l'espoir d'une « distribution
sur le marché européen et des pays du
Golfe », ajoutant que le film tourné en arabe
a été sous-titré en français
et en anglais.
Mourad,
lui, évoque deux images fortes qui « restent
gravées dans sa mémoire ».
La première,
« deux jeunes policiers devant le cordon
qui devait interdire l'accès de l'avenue Bourguiba
aux manifestants ».
« Devant
la foule qui chantait l'hymne national, ces deux jeunes
ont commencé à pleurer, ils ont compris
que leur place était avec les manifestants. Cette
image je la vis à tout instant, leurs larmes
ont déclenché les miennes ».
Ensuite,
« j'ai vraiment pleuré », dit-il,
quand « une amie m'a rapporté les
dernières paroles d'un jeune blessé par
balle Je ne vais pas mourir et si je meurs je ne vais
pas partir avant qu'il (Ben Ali) ne parte ».
Le jeune
homme est mort et Ben Ali a fui en Arabie Saoudite.
dimanche 8 mai 2011
______________________________ Il
faut sauver le soldat Maximilien ! Par Pierre Serna,
Président de l'IHRF
Il faut
sauver le soldat Maximilien ! A chacun ses combats !
Celui-là en vaut la peine ! De quoi s'agit-il
? Le mercredi 18 mai à 14 h 30 chez Sotheby's,
seront mis en vente deux lots de manuscrits datant de
l'époque de la Révolution française.
Le premier (estimé entre 30 000 et 40 000 euros)
contient une série de lettres d'Augustin Robespierre
à son frère, mais surtout quelques missives
du député Le Bas, le même qui demanda
à être arrêté avec les deux
frères, le 9 thermidor, et préféra
se suicider le 10 thermidor, plutôt que de subir
le couteau de la guillotine.
Une série
de lettres détaille son action politique et permet
de le situer dans un contexte familial précis
et des plus intéressants à étudier
pour comprendre le culte et la mémoire des héros
républicains après leur disparition. Le
second lot, beaucoup plus important et donc bien plus
cher (200 000 à 300 000 euros), contient des
documents encore plus précieux, puisque rédigés
de la main même de celui qui fut appelé
"l'Incorruptible".
Ce sont
des discours, des projets d'articles de journaux, des
brouillons de rapports devant être lus à
la Convention, et le fragment d'un discours écrit
à la veille de son arrestation, l'avant-veille
de sa mort, discours contre la conspiration en train
de se préparer contre lui et ses proches. Une
lettre sur la vertu et le bonheur termine cette série
de documents exceptionnels qui manquent aux collections
de manuscrits aussi bien des Archives nationales que
de la Bibliothèque nationale de France (BNF).
Ce serait une grande perte si ces deux lots devaient
terminer dans des fonds privés à l'étranger
ou, plus humiliant, s'ils venaient à être
acquis par une bibliothèque hors de France.
Pour le
moment, aucune institution ne s'est déclarée
intéressée ou prête à acheter
les deux lots. Mais il n'est pas trop tard et une décision
politique au niveau élevé du ministère
de la culture - ou encore plus haut - peut encore intervenir
pour que ces documents uniques restent en France et
soient consultables gratuitement par tout un chacun.
Il ne s'agit
pas ici, malgré la haute dimension symbolique
de la main qui tint la plume, de verser dans des considérations
partisanes qui n'ont que trop pollué le débat
sur l'interprétation de la Terreur. Il ne s'agit
ni d'imaginer que l'achat des lots constituerait un
acte relevant d'une ultime marque de déférence
pour le concepteur de la Terreur (ce qu'il ne put être
seul d'ailleurs), ni une façon d'enrichir la
légende noire qui depuis deux cents ans n'a pas
manqué de s'acharner sur le personnage.
Au coeur
de la machine
Rien de
ces deux postures n'est en jeu ici. Seulement la connaissance
précise des conditions d'écriture de discours
fondateurs dans les sciences politiques de la France
contemporaine, puisqu'il s'agit de pages rédigées
sur la guerre, la politique sociale, les valeurs de
la République. Il faut ajouter une réflexion,
rédigée en forme de lettre inédite
sur le rapport complexe entre la liberté, le
bonheur et la vertu.
Autant
de documents qui font partie intégrante de l'Histoire
de France, qui permettraient de compléter le
travail d'édition auquel se livre depuis des
décennies la Société des études
robespierristes, livrant au public les oeuvres complètes
du député. Ces documents rédigés
de la main de Robespierre diraient aussi la façon
de travailler, de penser, de raturer de réécrire
du député, et plongeraient le lecteur
au coeur de la machine du gouvernement révolutionnaire.
Il n'est
pas trop tard encore ! Il faut conserver ces manuscrits,
au moyen d'une souscription, au moyen d'une décision
politique, au moyen d'un choix courageux d'une institution
culturelle de grand renom. Encore un effort pour un
achat vertueux, qui donnerait à comprendre ce
que peut être le bonheur dans la République
; nous en avons besoin ! Et encore plus des manuscrits
de Robespierre.
Pierre Serna directeur
de l'Institut d'histoire de la Révolution française,
professeur à l'université Paris-I
Les chèques
sont à adresser à la société
des études robespierristes avec mention au dos
du chèque : " Pour les manuscrits de Robespierre"
et à l'ordre de la société des
études robespierristes. Adresse : 17 rue de la
Sorbonne 75231 Paris cedex 05. Chacun recevra un reçu
dont il pourra faire déduire 66.66 % de leur
impôt sur le revenu 2011.