mercredi 25 mai 2011
______________________________ L'improvisation,
une tendance chez les musiciens classiques
Incontournable pour les musiciens
de jazz, l'improvisation s'installe peu à peu parmi les musiciens classiques,
désireux de rafraîchir leur répertoire par le mélange
des genres.
Pour preuve, la « Nuit
de l'improvisation de Jean-François Zygel » au Châtelet,
qui a réuni lundi des artistes européens, latino-américains,
asiatiques et africains de divers horizons, pour une fête inattendue.
A l'origine de cette manifestation,
le pianiste et compositeur Jean-François Zygel, connu pour ses « leçons
de musique » adressées au grand public. Il enseigne au Conservatoire
national supérieur de Paris aussi bien l'improvisation que l'harmonie.
Le pianiste est aussi parrain du
Festival de jazz à Saint-Germain-des-Près. La prochaine édition
a lieu du 15 au 29 mai et il y jouera (19 mai) avec son complice Antoine Hervé,
un musicien de jazz. Tous deux ont accompli en France une tournée de
concerts d'improvisation, captés et réunis dans un album, « Double
Messieurs », sorti en mai (Naïve), où l'osmose entre le musicien
« classique » et le musicien de jazz est totale.
« Il y a de plus en
plus de concerts d'improvisation. C'est une tendance », assure à
l'AFP le directeur du Conservatoire, le compositeur Bruno Mantovani, qui dit
avoir été lui-même « très praticien »
de l'improvisation, notamment de jazz.
« L'improvisation repose
sur une créativité en temps réel, alors que l'écriture
est un contrôle qui permet d'avoir une plus grande complexité »,
selon lui. « Evidemment, l'improvisation nourrit ensuite l'inspiration
et l'écriture », affirme-t-il.
« Sur scène,
c'est un exercice difficile, compliqué, qui demande beaucoup de qualités
», assure Bruno Mantovani. Il dit favoriser cette discipline au conservatoire.
« Ca me paraît très difficile aujourd'hui d'être
un jeune interprète et de ne jamais avoir essayé de sortir de
la partition que l'on doit travailler, de ne jamais avoir essayé de créer
son propre univers », dit-il.
« Il y a une vie, une
fraîcheur, un élan, une conduite rythmique spécifique à
l'improvisation », estime Jean-François Zygel, farouche partisan
de cette discipline qui permet, selon lui, « de dialoguer avec absolument
n'importe quel autre musicien ».
« C'est très
important parce que je pense que le renouvellement de la création et
de la musique classique passe par la rencontre avec les autres musiques »,
ajoute-t-il.
« Regardez les programmes
de concert de musique classique: ils sont presque exclusivement consacrés
à l'interprétation des œuvres du passé. C'est une situation
inédite dans l'histoire, qui n'a son équivalent ni en danse ni
en théâtre ».
Pour lui, « si les musiciens
classiques n'écoutent pas le bruissement du monde, le monde ne les écoutera
plus ».
« L'improvisation a
une place », juge aussi le pianiste Cyprien Katsaris, « d'autant
plus que la création musicale de ces dernières décennies
s'est retrouvée dans une espèce d'impasse ».
« Il y a des compositeurs
contemporains qui sont allés un petit peu trop loin et que le public
a totalement rejetés parce qu'ils ont composé plus avec leur cerveau
qu'avec leur cœur », dit-il, estimant que « la musique, avant
tout, c'est le cœur ».
mercredi 25 mai 2011
______________________________ «
Atys » de Lully revit dans la production mythique de 1987
Fin entrelacement musical et chorégraphique,
la tragédie lyrique « Atys » de Lully, recréée
dans la production mythique de 1987 à l'Opéra-Comique à
Paris, offre un spectacle éblouissant d'élégance et de
raffinement, rehaussé par de riches costumes dignes de la cour du roi.
Présenté à
Paris jusqu'au 20 mai, puis en tournée en France et à New York,
ce spectacle est dirigé par l'un des pionniers du renouveau baroque en
France, William Christie, à la tête des chœurs et de l'orchestre
des Arts Florissants, dans une mise en scène de Jean-Marie Villégier.
La chorégraphie initiale
de Francine Lancelot, décédée en 2003, est reprise aujourd'hui
par Béatrice Massin, qui fut son assistante.
La production Christie-Villégier
avait donné une impulsion décisive au mouvement baroque en France.
Elle a pu être recréée
grâce au soutien d'un mécène américain, Ronald P.
Stanton, dirigeant d'une entreprise internationale, qui souhaitait revoir ce
spectacle qu'il avait admiré lors des splendides représentations
à l'Opéra royal de Versailles en 1987.
« Il serait malhonnête
d'annoncer une copie conforme », avait prévenu William Christie,
dans la mesure où cette recréation est interprétée
par de nouveaux chanteurs.
Incarné par le ténor
Bernard Richter, Atys prétend ne pas vouloir aimer mais s'éprend
de Sangaride, la soprano Emmanuelle de Negri, qui doit épouser le roi
de Phrygie, Célénus. Mais la déesse Cybèle, brillamment
interprétée par la mezzo-soprano Stéphanie d'Oustrac, est
aussi éprise d'Atys et se venge.
Les chants d'Atys et de Sangaride
s'entrelacent dans de beaux duos amoureux avec l'orchestre, fin et vif, ou langoureux
et plaintif, dans un équilibre constant. Comme la danse des petits zéphyrs,
le songe d'Atys endormi est un délicieux tableau où apparaissent
les divinités du sommeil en vêtements dorés, puis les ballets
des songes agréables et funestes.
Les costumes offrent avec le décor
des harmonies en noir, blanc et gris, particulièrement réussies
dans les tableaux d'ensemble, où les choristes incarnent des courtisans.
Composée par Jean-Baptiste
Lully sur un poème de Philippe Quinault, « Atys » avait
été jouée pour la première fois à la Cour
de Louis XIV, à Saint-Germain-en-Laye, en 1676.
Ce spectacle connut un triomphe,
avant de sombrer dans l'oubli. Il avait été surnommé « l'opéra
du roi » car Louis XIV, qui l'appréciait fort, pouvait en chanter
des passages entiers.
« Atys » sera
représenté au Théâtre de Caen (31 mai au 3 juin),
à l'Opéra de Bordeaux (16 au 19 juin), à l'Opéra
royal de Versailles (14 au 17 juillet), puis à New York (18 au 24 septembre).
Il sera, en outre, retransmis en
direct et en simultané depuis l'Opéra-Comique, le 21 mai, sur
les chaînes de télévision Mezzo et Mezzo Live HD.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Festivals:
les Nuits Botanique de Bruxelles, le rock à visage humain
A mille lieues des festivals de
l'été qui drainent des centaines de milliers de spectateurs dans
des champs écrasés par le soleil et une sono géante, les
« Nuits Botanique » de Bruxelles proposent un cocktail rock-pop-world-chanson
où la dimension humaine reste primordiale.
Répartis entre l'ancien
jardin botanique de la capitale belge devenu centre culturel et un Cirque royal
à l'acoustique toujours léchée, la 18e éditions
des « Nuits » s'est ouverte jeudi par la création mondiale
de « Congotronics vs Rockers », symbole de cette volonté
d'« échapper à l'uniformité », selon l'indéboulonnable
programmateur du festival, Paul-Henri Wauters.
« Congotronics »
est un collectif associant les musiciens traditionnels des Kasaï Allstars
et le rois du recyclage congolais, Konono N°1, qui ont composé leurs
instruments avec notamment de vieilles pièces de voiture.
Sa réputation a dépassé
les frontières et séduit des groupes de la scène rock indépendante
en Europe et aux Etats-Unis. De là est né l'idée d'une
« confrontation » entre les deux univers, qui s'est d'abord
déroulée par l'échange de fichiers via l'internet puis
par une « résidence » commune de 10 jours à Bruxelles.
Une vingtaine de musiciens (dont
les Américains de Deerhoof et les Suédois de Wildbirds & Peacedrums)
se sont donc retrouvés sur la scène du Cirque royal pour leur
première représentation publique, prélude à des
passages notamment à Couleur Café (Bruxelles), aux Vieilles Charrues
(France) ou au Paléo Festival de Nyon (Suisse) cet été.
Le résultat est un concert
joyeux, où domine souvent la rumba congolaise derrière laquelle
s'effacent quelque peu des rockeurs visiblement heureux d'accompagner les rythmes
africains. La fusion s'opère toutefois sur certains morceaux évoquant
Graceland, l'album sud-africain de l'Américain Paul Simon.
Mais les Nuits Botanique, c'est
en tout une cinquantaine de concerts programmés jusqu'au 29 mai (www.botanique.be)
dans des salles pouvant accueillir de quelques dizaines à plusieurs centaines
de spectateurs, un cadre idyllique en plein centre ville et un mélange
de têtes d'affiches — dEUS, Mercury Rev, Katerine, Cocoon —, et d'artistes
« en découverte » ou en « phase de développement
», selon Paul-Henri Wauters.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Pierre
Perret fait condamner le Nouvel Obs qui niait ses rencontres avec Léautaud
Même s'il existe des invraisemblances
dans le récit que fait Pierre Perret de ses visites à Paul Léautaud,
le Nouvel Obs ne pouvait affirmer qu'il ne l'avait jamais rencontré,
a jugé vendredi le tribunal correctionnel de Paris, en condamnant l'hebdomadaire
pour diffamation.
Ecrivain misanthrope jugé
antisémite, réputé pour ses écrits assassins, Paul
Léautaud (1872-1956) a été redécouvert au début
des années 1950 à la suite d'une série d'entretiens radiophoniques.
Il exerce alors une fascination sur nombre d'artistes, comme Georges Brassens
et Pierre Perret.
Tandis que ce dernier affirme avoir
rencontré Léautaud à plusieurs reprises à son domicile
de Fontenay-aux-Roses, Sophie Delassein écrivait en janvier 2009 qu'il
n'en était rien, dans un article intitulé « Perret
et le pot aux roses ».
Selon elle, le chanteur aurait
inventé cette histoire « pour briller aux yeux de Brassens
». Elle relevait des incohérences de dates dans les versions livrées
par le chanteur et l'accusait de « piller » les textes de Brassens
ou d'autres poètes.
C'est un « tissu d'ignominies
(...) sans fondement », avait alors dénoncé Pierre Perret,
« profondément blessé ».
Vendredi, la dix-septième
chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé que la journaliste
avait « manqué de prudence dans l'expression » en publiant
« un réquisitoire d'une singulière violence, insoucieux
du contradictoire ».
Le Nouvel Observateur a regretté
que le tribunal ait fait grief à la journaliste « de ne pas
avoir recueilli la position de Pierre Perret alors qu'elle avait cherché
à le contacter et qu'il a refusé de la rencontrer ». L'hebdomadaire
a rappelé que « l'article en question s'appuyait avant tout
sur les déclarations et les écrits de Pierre Perret lui-même
».
Sophie Delassein a été
condamnée à une amende de 2.000 euros et son directeur de publication
à une amende de 1.000 euros. Ils devront verser solidairement 10.000
euros de dommages et intérêts à Pierre Perret, ainsi que
8.000 euros de frais d'avocat. Le chanteur réclamait un total de 215.000
euros.
Dans son jugement, la dix-septième
chambre, présidée par Joël Boyer, reconnaît qu'il existe
« des invraisemblances » dans les informations qu'a lui-même
livrées Pierre Perret, invraisemblances qui peuvent semer le doute sur
ses rencontres avec Léautaud.
Plusieurs éléments
« nourrissent incontestablement l'impression générale
que la partie civile ait pu, à quelque occasion, flatter ses propres
souvenirs, ou plus simplement se tromper en divers points », ajoute le
tribunal.
« S'il était
légitime pour Sophie Delassein d'enquêter sur une rumeur de basse
intensité, mais incontestablement persistante, qui mettait en doute dans
certains cercles de spécialistes la fréquence des rencontres de
Pierre Perret avec Paul Léautaud », nuance le tribunal, « la
journaliste ne pouvait de bonne foi (...) et sans se soucier de recueillir loyalement
les explications de l'intéressé, affirmer d'une manière
aussi péremptoire (...) que Pierre Perret n'avait jamais rencontré
l'écrivain et que ses écrits et ses souvenirs à cet égard
n'étaient qu'imposture. »
Pour les juges, Sophie Delassein
aurait dû « prendre attache » avec l'auteur de « Blanche
» et du « Zizi » pour recueillir « ses réactions
sur le dossier à charge qu'elle avait entre les mains, qui n'était
pas mince mais pouvait paraître reposer davantage sur des déductions,
des suspicions ou certaines contradictions que sur des certitudes ou des faits
établis ».
Le tribunal a également
jugé diffamatoires des passages reprochant à Pierre Perret d'avoir
pillé Brassens et Garcia Llorca.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Musique:
le site LimeWire paie 105 millions pour solder des poursuites
Le site internet américain
LimeWire, un service d'échange de fichiers musicaux condamné pour
violation de droits d'auteur, a accepté de payer 105 millions de dollars
pour solder les poursuites, a annoncé l'association professionnelle du
disque RIAA.
Selon la RIAA, qui a publié
un communiqué jeudi soir, un accord amiable a été conclu
alors qu'un jury réuni à New York devait décider le montant
des dommages et intérêts auxquels devait être condamné
LimeWire.
« Concevoir et faire
fonctionner des services afin de profiter du vol des plus grandes musiques du
monde coûte cher », a souligné le directeur général
de la RIAA Mitch Bainwol, cité dans le communiqué.
« Le règlement
de cette affaire est une nouvelle étape dans l'évolution de la
musique en ligne pour qu'elle devienne un marché légitime qui
rémunère convenablement les créateurs », a-t-il ajouté.
Le logiciel LimeWire, lancé
en août 2000, permettait aux internautes d'échanger des fichiers
par la technologie « poste à poste ». Il appartient
à la société new-yorkaise Lime Group.
En mai 2010, un juge fédéral
avait tranché en faveur de 13 sociétés contre LimeWire,
statuant que l'entreprise et son propriétaire Mark Gorton avaient violé
les droits d'auteur et s'étaient livrés à de la concurrence
déloyale.
Les plaignants avaient demandé
la saisie immédiate des actifs de LimeWire, estimant que les dommages
pourraient s'élever à « des centaines de millions de
dollars, voire à des milliards ».
Par la suite, en octobre 2010,
LimeWire avait été contraint par la justice de mettre fin à
ses services, à la suite d'une autre plainte déposée en
juin 2010 par huit membres de l'Association nationale des éditeurs de
musique (NMPA), parmi lesquels des géants comme EMI Music Publishing,
Universal Music ou encore Warner/Chappell.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Prince
en concert au Stade de France le 30 juin
Le chanteur américain Prince
se produira en concert au Stade de France le 30 juin, a annoncé vendredi
RTL, partenaire de l'événement.
La billetterie pour ce concert
unique sera ouverte le 30 mai, précise la radio.
Amoureux de la France, le « kid
de Minneapolis » donne régulièrement des concerts événements
dans l'Hexagone. Il a notamment donné deux concerts au Grand Palais à
Paris fin 2009, puis s'est produit à Arras et Nice l'été
dernier.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ «
Rome » : un casting de stars pour réinventer la musique de
western
Amoureux d'Ennio Morricone, l'Américain
Danger Mouse et le compositeur italien Daniele Luppi ont travaillé pendant
cinq ans pour créer « Rome », un envoûtant album
concept autour de la musique de western spaghetti, pour lequel ils ont enrôlé
Jack White et Norah Jones.
Danger Mouse, de son vrai nom Brian
Burton, est peu connu du grand public. Pourtant, le longiligne américain
se cache derrière quelques-uns des projets les plus enthousiasmants de
ces dernières années. Producteur de Gorillaz, il compose notamment
la moitié du duo Gnarls Barkley.
C'est sur ce projet qu'il a fait
la connaissance de Daniele Luppi, arrangeur, producteur et compositeur, entre
autres, de musiques de films.
« Rome » (EMI),
publié lundi, est « né de notre amour, de notre passion
commune pour les musiques de films italiens des années 60 et 70 »,
celles des westerns spaghettis signées Ennio Morricone, explique Daniele
Luppi.
Leur création n'est pas
un album de reprises, ni un simple hommage mais leur « propre version
de ce son cool et stylé », ajoute-t-il.
En orfèvres, les deux musiciens
ont pris leur temps pour façonner « Rome » à
leur guise. Financé par Danger Mouse, le projet a mis cinq ans à
être finalisé.
Après une période
d'écriture, les deux hommes se sont rendus à Rome en 2006 et ont
commencé à réunir certains des musiciens qui avaient travaillé
avec Ennio Morricone, désormais âgés de plus de 70 ans et
qui n'avaient pas joué ensemble depuis plusieurs décennies.
Danger Mouse et Daniele Luppi ont
ensuite réservé les mythiques studios d'Ennio Morricone et ont
recherché des instruments vintage pour recréer les méthodes
d'enregistrements en vigueur dans les années 60 et 70, sans recours aux
ordinateurs.
« Chaque année,
nous revenions à Rome pour enregistrer de nouvelles choses et chacun
de nous deux donnait des idées sur tout, des cordes aux chœurs en passant
par le mixage », raconte Daniele Luppi.
Comme une bande-originale de films,
l'album alterne instrumentaux et morceaux chantés. Mais « Rome
» s'écoute avant tout comme un vrai disque pop, élégant
et entêtant, évoquant les grands espaces américains et les
vagues de chaleur des déserts du far west.
Le disque rappelle autant la musique
de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood que celle d'Ennio Morricone.
Les deux musiciens voulaient confier
les morceaux chantés à parts égales à une homme
et une femme.
Pour la voix masculine, Danger
Mouse a fait appel à un autre amoureux des sons vintage et de la culture
de l'ouest américain : Jack White, l'homme des White Stripes, de The
Raconteurs et de The Dead Weather.
Pour écrire ses textes,
le chanteur a laissé son esprit vagabonder au volant. « Je
conduisais en écoutant les instrumentaux avec un petit dictaphone et
je chantais ce qui me venait à l'esprit sur chacune des chansons »,
dit-il.
En contrepoint de la voix éraillée
de White, Danger Mouse et Daniele Luppi ont fait appel à Norah Jones,
qui pose sa voix suave et chaude sur trois titres.
« C'est un album très
visuel, empreint de mélancolie. C'est un disque sur l'amour, je pense
», estime Danger Mouse.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Eurovision:
Amaury Vassili mise sur sa voix
Amaury Vassili, candidat de la
France et favori des parieurs pour la finale de l'Eurovision samedi en Allemagne,
assure que son extravagance, c'est sa voix, dans un concours où le kitch
devrait être à nouveau au rendez-vous.
Adepte de pop lyrique, le jeune
homme, originaire de l'ouest de la France, chantera... en corse « Sognu
» (Rêve), et tentera de rapporter dans son pays le premier titre
depuis 34 ans alors que ses concurrents les plus redoutables sont « les
Irlandais et les Anglais », selon lui.
A la veille du concours, dans les
allées du stade de Düsseldorf où se déroulera la finale,
Amaury Vassili sent la pression monter en raison de sa position de favori.
« Cela fait deux mois
qu'on est (favoris) », explique-t-il à l'AFP, « on espère
tellement cette victoire que ça serait dommage d'avoir passé tout
notre temps sur la première marche et de finir sur la deuxième
ou même un peu après ».
Connu pour ses excès vestimentaires
ou scéniques en tout genre, le concours de l'Eurovision, qui devrait
réunir 120 millions de téléspectateurs à partir
de 19H00 GMT, attire chaque année des candidats originaux, souvent adeptes
du kitch.
Cette année, les jumeaux
irlandais de Jedward ont déjà attiré l'attention avec leurs
costumes à paillettes rouges et surtout, leurs cheveux blonds décolorés,
dressés droits sur la tête, façon Desireless.
Très remarquée, la
chanteuse serbe Nina a opté pour un style rétro aux couleurs acidulées.
« La seule extravagance
que j'ai, c'est ma voix », rétorque Amaury Vassili. « Est-ce
que ça va payer ? Ca, on ne le saura que samedi à minuit mais
je veux vraiment tout donner car c'est hyper important pour la France, c'est
hyper important pour moi, pour ma carrière », ajoute le jeune homme
qui espère que son « style musical saura donner le frisson
aux téléspectateurs ».
« Les Irlandais et les
Anglais » sont les plus gros concurrents, selon le Français qui
a lui aussi « des favoris ». « Ce sont des chanteurs
qui sont devenus amis donc forcément on a envie de les soutenir »,
raconte-t-il.
« J'étais (ainsi)
très content de voir l'Autriche, l'Ukraine et la Slovénie se qualifier
» jeudi pour la finale. Et « j'ai été très
content de voir les Grecs se qualifier » mardi soir lors de la première
demi-finale.
Pour le ténor, l'essentiel
samedi soir consistera à faire « une bonne performance ».
Mais quand même « je serais très déçu
si j'étais plus loin que la dixième place ».
Pour la deuxième fois depuis
le début de l'Eurovision en 1956, la France chantera en corse, après
Patrick Fiori en 1993. Un choix étrange pour un chanteur originaire de
Normandie, à plus de 1.000 km de l'île ? « Oui, c'est
bizarre », reconnaît-il. « Mais c'est ça qui fait
toute l'originalité du concept ».
« C'est une langue très
proche de l'italien. On retrouve la même fluidité dans le chanter.
Et puis il y a le côté romantique qui est très similaire
à l'italien », selon lui.
La dernière victoire en
langue française, seconde langue officielle de la compétition,
remonte à 1988 avec Céline Dion qui, bien que canadienne, représentait
la Suisse.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Le
théâtre du Volcan du Havre va s'exiler dans l'ex-gare des
transatlantiques
Le théâtre du Volcan
du Havre va s'exiler lors de sa saison 2011-2012 dans l'ancienne gare des transatlantiques
de ce port, le temps d'une vaste restructuration de ses bâtiments, construits
entre 1978 et 1982 par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer.
Cette gare maritime abandonnée
depuis le désarmement du paquebot France en 1974 va être aménagée
pour permettre la constitution d'une salle de 500 places et d'une autre de 250.
Une cinquantaine de spectacles
doivent se succéder au cours de la prochaine saison, qui s'ouvrira le
13 octobre par une soirée consacrée au jazzman Lionel Hampton
(1908-2002).
L'équipe de la scène
nationale restera au moins deux saisons dans cette gare, durant le temps de
la restructuration de ses bâtiments prévue pour s'achever entre
fin 2013 et début 2014.
L'objectif principal est de restaurer
l'œuvre architecturale de Niemeyer composée de deux bâtiments blancs
et aveugles, baptisés en raison de leurs formes « le petit
Volcan » et « le grand Volcan ». Mais les travaux visent
aussi à moderniser la salle principale, à mieux insérer
l'ensemble dans la ville et à renouveler l'offre culturelle avec l'aménagement
d'une médiathèque.
L'atelier d'Oscar Niemeyer, âgé
aujourd'hui de 103 ans, sera consulté durant toutes les phases du projet
« afin que l'intégrité de son œuvre soit respectée
», selon le maire UMP du Havre Edouard Philippe. Le précédent
maire, Antoine Rufenacht (UMP), avait recueilli l'avis de l'architecte communiste
sur ce projet lors d'une rencontre en 2006 à Rio de Janeiro.
Le coût des travaux, confiés
au cabinet Deshoulières Jeanneau Architecture, est évalué
à 53 millions d'euros dont les trois quarts à la charge de la
ville, le reste provenant de subventions d'autres collectivités.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ L'appétit
sexuel insatiable d'une femme au cœur d'un premier film israélien
Jour et nuit, dès que ses
filles sont couchées, elle s'empresse de rejoindre l'un de ses nombreux
amants dans ce coin de campagne israélienne qui pourrait être n'importe
où: « The Slut » (« la traînée
» en français) est une femme insatiable qui interroge nos rapports
à la sexualité.
« Je voulais présenter
un personnage de femme dont il serait difficile de déterminer si c'est
une victime ou si c'est elle qui fait des victimes », explique à
l'AFP Hagar Ben Asher, cinéaste trentenaire qui tient aussi le rôle
principal.
Pour son premier film, présenté
à la Semaine de la Critique, une sélection du festival de Cannes
dédiée à la découverte de nouveaux talents, elle
cherche encore un distributeur en France.
Sa nymphomane, Tamar, « est
portée par le besoin de faire plaisir, ce qui n'a rien avoir avec le
don de soi » ni avec la générosité, juge la cinéaste,
qui a pris soin de faire abstraction, dans ce film lent, de l'opinion portée
sur la jeune femme par ses voisins.
Pas une trace de moralisme ici.
« J'ai choisi un titre, la traînée,
qui est stigmatisant. Mais je l'ai choisi pour me réserver la possibilité
de casser ce préjugé sur (ces femmes) que la société
qualifie ainsi », dit la jeune femme longiligne, teint porcelaine et larges
boucles rousses.
Parce qu'il n'y a rien de plus
ambigü que la sexualité: « C'est indéfinissable
parce que c'est un besoin basique, très animal, et qu'il est compliqué
de lire la logique ou l'intellectualisation derrière le comportement
sexuel des uns et des autres », dit-elle.
Dans ce coin de campagne, peuplé
de poules et de chevaux, s'échangent peu de mots. Le temps s'allonge,
interrompu seulement des ébats de Tamar, rarement précédés
de conversation.
Le fermier derrière une
machine agricole, le réparateur de vélos contre une porte close,
une ombre qui la prend sur un muret. Ces hommes au physique passe-partout sont
à peine des personnages, le spectateur n'apprend rien à leur sujet.
Jusqu'au jour où Tamar rencontre
un vétérinaire, beau et généreux, dont elle tombe
amoureuse et qui devient peu à peu un père pour ses filles. Elle
le laisse s'installer dans sa vie, mais reste ambivalente, tourmentée.
Partager son intimité l'effraie. Saura-t-elle lui rester fidèle
?
Cette femme « indépendante
est faible à la fois », décrit Hagar Ben Asher. « Elle
est le seul maître de son domaine, qu'elle gère parfois avec un
certain mauvais goût », ajoute-t-elle avec une tendresse évidente.
Tourné à quelques
kilomètres de Tel Aviv, mais aussi plus au nord, cette campagne israélienne
est peu identifiable. Si les protagonistes ne parlaient pas hébreu, le
public aurait bien du mal à situer l'action.
Souci d'universalité ? « J'ai
eu envie de presque sortir mon histoire de toute réalité, de débarrasser
le film des notions de temps et de lieu », dit la réalisatrice.
Seules les maisons, très typiques de celles bâties avant et lors
de la création de l'Etat d'Israël, échappent à cette
sensation de no man's land.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ «
Polisse » de Maïwenn : L'enfance maltraitée en ouverture
à Cannes
Pour son troisième long
métrage, la jeune femme (35 ans) attrape à bras le corps la violence
faite aux enfants et toutes les formes de maltraitances sexuelles qui les ciblent
en suivant le quotidien d'une dizaine de policiers de la « BPM »,
incarnés par la génération la plus en vue du cinéma
français, de Karin Viard à Nicolas Duvauchelle ou Marina Foïs.
Après avoir vu un documentaire
à la télévision, Maiwenn a demandé à effectuer
un stage parmi ces policiers confrontés chaque jour aux jeunes victimes
: « C'est ce qui m'a donné envie de faire ce film; j'ai été
séduite par la passion de ces policiers pour leur métier »,
a-t-elle expliqué vendredi devant la presse. « Et j'ai très
vite compris que chacun d'entre eux avait de bonnes raisons personnelles d'être
là ».
Chaque situation filmée
s'inspire donc d'une histoire dont elle fut témoin ou qui lui a été
racontée, couvrant à l'arrivée une grande variété
d'abus possibles. Et elle se dit « frappée », au passage,
par « l'état de la sexualité chez les ado, prêts
à tout pour un MP3 ou un portable ».
Elle met d'ailleurs en scène
une gamine de 14 ans qui confesse « avoir sucé » des
garçons pour récupérer son téléphone : « Quand
même, c'était un smartphone », se justifie-t-elle.
« Quand on traite ce
genre de sujet, on ne peut pas se montrer approximatif », insiste sa co-scénariste
et actrice Emmanuelle Bercot. « Il fallait être précis,
réaliste et fidèle, notamment dans la façon de montrer
les interrogatoires des enfants ».
« Les policiers se sont
même prêtés avec nous à des simulations d'interrogatoires
», pour pouvoir les écrire et les jouer au plus juste, ajoute-t-elle.
Un vrai travail d'enquête
traduit par des personnages, eux, fictifs. Mais réalistes.
Ainsi, les dialogues oscillent
sans cesse entre l'infinie précaution du langage quand il s'agit de faire
raconter à un enfant les sévices qu'il a subis et qui doivent
être nommés le plus précisément possible et la crudité
des échanges entre les policiers, qui se racontent - femmes et hommes
- leurs « histoires de cul ».
« C'est une façon
pour eux de décompresser en libérant par des vannes ce à
quoi ils sont confrontés dans leur travail », estime Emmanuelle
Berçot.
Outre ses acteurs pro, Maiwenn
a débusqué des enfants d'un réalisme inouï, repérés
parmi les apprentis comédiens et dans la rue, auxquels elle a fait passer
des essais avant de leur expliquer le sujet de son travail : des enfants victimes
et des policiers pour les défendre.
« Ils étaient
motivés par le sentiment de défendre une cause, comme une conscience.
C'était très digne et très pur ».
Ses acteurs avouent pour certains
avoir changé de regard sur la police avec ce film. Telle Karine Viard
qui souligne avoir « »rencontré des gens très
dévoués, très sophistiqués, intelligents ».
Jérémie Elkaïm,
qui incarne l'intello de la brigade au parler riche et précis, avoue
que pendant le tournage, il ne pouvait se défaire d'un sentiment de « parano
» : « l'impression que dans chaque maison il pouvait se passer
quelque chose. Eux aussi (les policiers) disent que c'est difficile pour eux
au début de ne pas voir un violeur derrière chaque personne ».
Compagnon de Maiwenn à la
ville, Joey Starr, qui chantait « Nique la police » en 1993
avec le groupe NTM et interprète l'un des policiers du film, se défend
en revanche d'avoir revisité sa vision des flics.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ «
La guerre est déclarée », l'hymne à la
vie d'un couple amoureux du cinéma
« La guerre est déclarée
», l'hymne à la vie d'un couple amoureux de cinéma, Valérie
Donzelli et Jérémie Elkaïm, séduit la Croisette, après
avoir fait l'ouverture de la 50e édition de la Semaine de la critique.
Une double page dans Libération,
une invitation au Grand Journal de Canal+, des sollicitations de nombreux médias,
un bouche à oreille enthousiaste : le deuxième film de la réalisatrice
française a conquis le petit monde des festivaliers cannois.
Œuvre singulière, « La
guerre est déclarée » abordait pourtant un thème
dangereux, pouvant flirter avec l'overdose de pathos: Roméo et Juliette,
couple de jeunes et beaux Parisiens, apprennent que leur très jeune fils
a une tumeur au cerveau.
Le récit couvre plusieurs
années de cette lutte sans merci contre la maladie et ballote le spectateur
dans les couloirs d'hôpitaux et les salles d'opération ou d'examen,
au gré des rendez-vous avec médecins généralistes,
grands chirurgiens, spécialistes du cancer, etc.
Entre ces moments « médicaux
», on suit les deux personnages, joués par la réalisatrice
et son co-scénariste, Jérémie Elkaïm, avec leurs proches,
famille et amis, dans leur vie quotidienne bouleversée par le drame qu'ils
sont en train de vivre.
A cela, il faut ajouter un autre
ingrédient risqué: le film est tiré de la véritable
histoire vécue par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm,
parent d'un petit garçon, Gabriel, qui a souffert d'un cancer.
En soi, le film a donc tout du
tire-larmes. Pourtant, son ton et sa forme (tournage façon clip, éléments
de comédies musicale, ralentis, bande-son éclectique) font qu'il
n'en est rien. « On a toujours cherché à trouver la
bonne distance, la poésie qui allait permettre de traiter ce sujet »,
a expliqué Jérémie Elkaïm, sur France Inter.
Quant à Valérie Donzelli,
elle confesse que son « plaisir de faire des films vient de son plaisir
de spectatrice », ajoutant « aimer mélanger les émotions
».
Le spectateur navigue effectivement
entre rires et larmes, tout au long d'1h40 d'un film qui se veut surtout une
célébration de la vie et de l'amour.
Jeudi soir, lors de sa présentation
en ouverture de la 50e semaine de la Critique, sélection parallèle
dédiée à la découverte de nouveaux talents, « La
guerre est déclarée » a été acclamée
debout.
Dès le début du générique
de fin, la salle dans laquelle se trouvait le ministre de la Culture, Frédéric
Mitterrand, a vivement applaudi le film.
Installés au milieu de la
salle, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, ont été
longuement salués, la réalisatrice pleurant à chaudes larmes
avant de danser avec son partenaire.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Cinéma:
alliance entre la Fnac et Allociné, avec une billeterie universelle
Le site d'information sur le cinéma
Allociné et le distributeur de biens culturels Fnac ont annoncé
vendredi dans un communiqué commun un partenariat stratégique
pour proposer une « offre de billeterie cinéma universelle
».
Les internautes pourront à
partir de septembre « retrouver sur les deux sites l'exhaustivité
des contenus liés à l'actualité du cinéma, réserver
et acheter des places, notamment en e-ticket pour la quasi-totalité des
cinémas de France et pour tous les films », selon le communiqué.
Ils pourront également avoir
accès, sur les sites Fnac et Allociné et depuis leurs applications
mobiles, à « tous les produits existants autour d'un film
», comme les DVD, Blu-Ray, pré-coffrets collector créés
par la Fnac dès la sortie en salles, bandes originales ou produits dérivés.
Les contenus cinéma d'Allociné
seront agrégés sur le site de la Fnac.
« Ce partenariat offre
également aux distributeurs et exploitants, de nouvelles opportunités
en matière d'opérations de marketing et de promotion globales,
intégrant toute la chaîne de valeur d'un film, de sa sortie en
salles à sa commercialisation vidéo et produits dérivés
», selon le communiqué.
Ce partenariat constitue « un
véritable relais de croissance pour la Fnac qui vient compléter
le marché de la vidéo physique sur lequel elle innove en permanence.
Allociné est un acteur référent et notre partenariat permettra
d'être en mesure de bâtir un véritable écosystème
pour répondre aux fans de cinéma et, plus largement, aux bouleversements
des modes de consommation de nos clients », selon Alexandre Bompard, PDG
de la Fnac, cité par le communiqué.
Cette annonce intervient après
plusieurs changements législatifs sur le cinéma, comme la possibilité
de réserver, à plus de 7 jours, son billet de cinéma depuis
2009 et la dématérialisation de la billetterie.
La Fnac fait partie des activités
de distribution que le groupe PPR souhaite vendre.
Mercredi, la Fnac avait annoncé
par ailleurs qu'elle allait s'implanter prochainement dans des gares et des
aéroports en France et en Espagne, en s'installant dans les points de
vente actuellement sous enseigne Virgin grâce à un partenariat
avec Lagardère Services.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Le
cinéaste iranien Jafar Panahi honoré à Cannes par le
« Carrosse d'or »
Après Clint Eastwood, Nanni
Moretti, David Cronenberg, Jim Jarmush et Agnès Varda, le cinéaste
iranien Jafar Panahi, condamné et retenu dans son pays, a été
distingué à Cannes par le « Carrosse d'or »,
prix de la Société des réalisateurs de films (SRF).
En présence du ministre
de la Culture Frédéric Mitterrand, et à l'occasion d'une
table ronde sur le travail des cinéastes sous une dictature, son prix
a été symboliquement remis jeudi soir à la cinéaste
française Agnès Varda, précédente lauréate
du « Carrosse d'or » (en référence au film de
Jean Renoir). Les réalisateurs Costa Gavras et Olivier Assayas (France),
Reza Serkani (Iran) et Oussama Mohammed (Syrie) étaient présents.
Sous le coup d'une peine d'emprisonnement
de six ans et de 20 ans d'interdiction de tourner, Jafar Panahi, assigné
à résidence en Iran, sera malgré tout à Cannes grâce
à son dernier long métrage, « In Film Nist »
(« Ceci n'est pas un film »), réalisé dans des
« conditions semi-clandestines » et présenté
le 20 mai en « Séance spéciale » de la sélection
officielle.
Par ailleurs, la Quinzaine des
Réalisateurs a programmé l'un de ses films, « Offside
» (Hors-Jeu), tourné en 2005. La chaîne Canal+ le diffusera
vendredi soir.
« Lorsqu'on empêche
un créateur de s'exprimer, lorsqu'un artiste ne peut plus faire connaître
ses œuvres, il est du devoir du ministre de la Culture de faire entendre la
voix de la Liberté », a déclaré Frédéric
Mitterrand, estimant que Jafar Panahi a été condamné arbitrairement
dans son pays.
« Jafar Panahi s'est
abîmé sur les récifs de l'aveuglement et de l'intolérance
(...) Je considère que le traitement dont il est l'objet est une atteinte
inacceptable à la liberté de pensée et à la liberté
de création », a ajouté le ministre.
« Bé Omid é
Didar » (« Au revoir »), le long métrage d'un
autre jeune réalisateur iranien, Mohammad Rasoulof, lui aussi condamné
à 6 ans de prison, devait être montré vendredi dans la sélection
Un Certain Regard du Festival de Cannes.
mercredi 25 mai 2011
______________________________ Mobilisation
pour sauver des manuscrits de Robespierre de l'exil
Plus de deux siècles après
sa mort, Robespierre déchaîne encore les passions : la vente aux
enchères mercredi de manuscrits du chef des Jacobins suscite une levée
de boucliers contre le risque de leur départ à l'étranger
et de nombreuses voix pressent l'Etat d'intervenir.
Cet ensemble de documents de travail
de Maximilien Robespierre écrits au plus fort de la Terreur, estimé
de 200.000 à 300.000 euros, sera mis en vente le 18 mai chez Sotheby's,
à Paris, à partir de 14H30.
Ces écrits de Robespierre,
né en 1758 à Arras et guillotiné en juillet 1794 à
Paris, ont été conservés durant plus de deux siècles
par les descendants de son ami Le Bas et restés inconnus.
Leur intérêt et leur
valeur n'en sont que plus grands, estiment les historiens, qui se mobilisent
depuis l'annonce de cette vente, ainsi que de nombreux politiques.
L'Etat pourrait notamment exercer
son droit de préemption.
Dans ce cas, « la décision
de préemption est annoncée verbalement à l'ensemble de
la salle, une fois le marteau tombé », explique Sotheby's à
l'AFP.
La formule « sous réserve
de l'exercice du droit de préemption de l'Etat » est alors prononcée
et l'Etat est déclaré « adjudicateur prioritaire ».
Il dispose alors de 15 jours pour
donner sa position définitive. L'Etat acquiert le bien au « prix
du marteau (la dernière adjudication) plus la commission d'achat »,
ajoute la maison d'enchères. L'acquisition peut se faire avec l'aide
de mécènes ou de souscriptions.
« Cette disposition
n'existe qu'en France et surprend souvent les acquéreurs potentiels étrangers
», ajoute Sotheby's, soulignant que ces manuscrits sont vendus en un seul
lot, ce qui évite tout risque de dispersion.
Ces 113 pages de brouillons du
chef des Jacobins, biffées, barrées, corrigées, de la petite
écriture bien lisible de Robespierre, ont été rédigées
entre janvier 1792 et juillet 1794.
Ce sont les manuscrits de premier
jet d'un des plus féconds penseurs de la Révolution, du « Discours
des Jacobins sur la Guerre », le 25 janvier 1792, à celui qu'il
prononce la veille de sa mort, le « Discours du 8 Thermidor »,
le 26 juillet 1794. L'ensemble réunit les fragments de cinq discours
et quatre articles, ainsi que des notes éparses et une lettre à
un correspondant inconnu sur le fond de sa philosophie : le rapport difficile
entre Bonheur et Liberté.
Le directeur de l'Institut d'histoire
de la Révolution française, Pierre Serna, également membre
de la Société des études robespierristes, avait appelé
dès début mai à un geste de l'opinion ou à une décision
de l'Etat.
Une préemption ou une acquisition
au profit d'un organisme public, tel que les Archives nationales, avait-il dit,
« permettrait à la France de sauver ce qu'il lui reste de
Robespierre ».
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