vendredi 13 mai 2011
______________________________ Faute
de volontaires, l'Orchestre national de Lyon annule sa tournée
au Japon
L'Orchestre national de Lyon (ONL)
a annoncé jeudi qu'il annulait sa prochaine tournée prévue
depuis 2009 au Japon, en raison de défections de musiciens et de membres
du personnel qui avaient fait part d'« inquiétudes ».
Les concerts, prévus dans
la région de Tokyo du 5 au 14 juin, « étaient l'occasion
de renforcer les liens anciens entre la Ville de Lyon et le Japon », a
souligné dans un communiqué la direction de l'ONL, ajoutant qu'« après
la terrible tragédie qui a frappé le pays, il semblait encore
plus nécessaire de marquer notre solidarité par cette présence
culturelle forte ».
« Après s'être
assuré auprès des autorités compétentes, japonaises
et françaises, qu'en l'état aucun risque sanitaire n'était
identifié », l'orchestre, dirigé par le chef allemand Jun
Märkl, a conduit « une large consultation des musiciens et du
personnel de l'Orchestre » qui « a cependant montré
des inquiétudes, rendant la composition d'une formation trop faible pour
assumer cette tournée ».
La direction « a décidé
à son grand regret de prendre acte de cette situation et d'annuler cette
tournée ».
L'ONL avait effectué trois
tournées au Japon dans les années 1990, sous la direction d'Emmanuel
Krivine, et y était retourné en 2007 pour neufs concerts avec
Jun Märkl, né d'un père allemand et d'une mère japonaise.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Opéra
de Vienne: concert Mahler au profit des sinistrés au Japon
Les Opéra et Orchestre philharmonique
de Vienne donneront le 18 mai un concert au bénéfice des victimes
du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars, suivi d'une catastrophe nucléaire
au Japon, a annoncé jeudi l'Opéra de Vienne dans un communiqué.
Pour ce concert, donné à
l'occasion du 100e anniversaire de la mort, le 18 mai 1911, du compositeur autrichien
Gustav Mahler (1860-1911), les musiciens de l'Orchestre philharmonique, le chef
d'orchestre italien Daniele Gatti, ainsi que le personnel de l'opéra,
renoncent à leur salaire.
La recette, ainsi que le produit
de la collecte de dons sollicités auprès des spectateurs, seront
versés à la Croix-Rouge japonaise au bénéfice des
victimes du tremblement de terre et du tsunami.
Le concert sera consacré
à la 9e symphonie de Gustav Mahler.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Aznavour,
Deneuve, Souchon en concert de soutien au Japon le 31 mai
Charles Aznavour, Catherine Deneuve,
Alain Souchon, -M- notamment donneront à l'initiative de Jane Birkin
un concert de solidarité pour le Japon le 31 mai au Théâtre
du Châtelet à Paris, ont annoncé jeudi les organisateurs.
La soirée, dont les bénéfices
seront intégralement reversés à la Croix-Rouge japonaise,
réunira plus de 30 artistes dont Abd al Malik, Arno, Cali, Daphné,
Vincent Delerm, Thomas Fersen, Arthur H, Bernard Lavilliers, Camelia Jordana,
Les Têtes Raides, Charlotte Rampling, Olivia Ruiz, Lambert Wilson...
Le concert, dont les tarifs iront
de 10 à 90 euros, sera restransmis en direct sur France Inter.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ L'Orchestre
national de Lille s'installe au casino pour la saison 2011-2012
L'Orchestre national de Lille (ONL)
va s'installer au théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière
de Lille et au Colisée de Roubaix pendant la saison 2011-2012, le temps
de rénover l'auditorium du Nouveau Siècle qui l'accueille et dont
l'acoustique sera améliorée.
« On ne dira jamais
assez à quel point la qualité d'une salle de concert a autant
d'importance pour un orchestre que, pour un grand violoniste, son Stradivarius
», a justifié Jean-Claude Casadesus jeudi, à l'occasion
de la présentation de la 36e saison de l'ONL depuis sa création
en 1975.
L'ONL quittera jusqu'à la
rentrée 2012 le Nouveau Siècle (1.800 places) pour une double
résidence au théâtre du casino Barrière (1.200 places)
— où il donnera notamment le 4e concerto pour piano et orchestre de Beethoven
(les 11 et 12 octobre) — et au Colisée de Roubaix, où il
proposera, entre autres, « Roméo et Juliette » de Tchaïkovski
avec la violoncelliste Anne Gastinel (15 mars 2012).
L'ONL rendra également hommage
au compositeur Georges Delerue, natif de Roubaix, les 2 et 3 mars au Colisée,
en interprétant des extraits de ses musiques pour les films de François
Truffaut, Oliver Stone, Philippe de Broca.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Théâtre
du Capitole: la part belle à l'Italie pour la saison 2011-2012
Deux opéras de Puccini (« Tosca
», « Madame Butterfly »), deux de Verdi (« Falstaff
», « Le Trouvère ») et Rameau avec « Les
Indes Galantes » formeront le cœur de la prochaine saison du Théâtre
du Capitole, qui offrira aussi des classiques du ballet comme « Giselle
» ou « Casse-Noisette ».
La saison lyrique 2011-2012 présentera
huit titres mettant l'accent sur « les chefs-d'œuvre », selon
le mot du directeur artistique Frédéric Chambert, et une création
française avec « Polieukt » du Polonais Zygmunt Krauze.
« Tosca » ouvrira
la saison dans une mise en scène de Mario Pontiggia. Sous la direction
du chef de l'Orchestre du Capitole Tugan Sokhiev, la soprano Catherine Naglestad
interprétera le rôle-titre, et le ténor Vladimir Galouzine
celui de Mario Caravadossi.
Wagner fermera pour sa part l'année
lyrique avec « Tannhäuser », une production du Théâtre
du Capitole qui sera dirigée par Hartmut Haenchen et permettra d'entendre
les ténors Torsten Kerl et Peter Seiffert, un « géant
» des rôles wagnériens.
Trois coproductions du Capitole
seront par ailleurs présentées: « Le Trouvère
» avec le Liceu de Barcelone, « La Clémence de Titus
» de Mozart avec le Festival d'Aix-en-Provence, signée par le metteur
en scène David McVicar et dirigée par David Syrus, et enfin « Les
Indes Galantes » de Rameau avec l'Opéra national de Bordeaux.
Concerts et récitals (26
au total) complèteront le programme musical.
En ce qui concerne la danse, la
saison sera marquée par la création mondiale de « La
Reine Morte » de Kader Belarbi sur une musique de Tchaïkovski, et
des « Liaisons dangereuses », dans une chorégraphie
de Davide Bombana et sur une musique de Mozart.
« Casse-Noisette »
dans la chorégraphie de Michel Rahn, « Giselle » dans
celle de Nanette Glushak, mais également des petites pièces regroupées
sous le titre « D'Ouest en Est, aux sources de l'Ecole française
» ou « New York Dances » seront également au programme.
Le Théâtre du Capitole,
dont le public a augmenté de 5% cette saison, proposera en 2011-2012
353 manifestations (concerts, ballets, conférences...), soit plus d'un
événement par jour pendant la saison de 10 mois, s'est félicité
Frédéric Chambert.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Quand
le jazz revient à Saint-Germain-des-Prés
Le club Saint-Germain ou le Tabou,
plus récemment La Villa: ces clubs ont disparu de ce quartier du cœur
de Paris déserté par le jazz, où le ramène chaque
printemps depuis 2001 le festival Jazz à Saint-Germain-des Prés,
dont la 11e édition a lieu du 15 au 29 mai.
Ce festival a désormais
ses rendez-vous traditionnels: l'ouverture un dimanche après-midi avec,
sur le parvis de l'Eglise Saint-Germain, une série de concerts gratuits
et les Jazz & Bavardages, organisés certaines fins d'après-midi
au Café des Editeurs.
Viendront notamment y discuter,
le 15, les journalistes spécialisés Frédéric Goaty
et Christophe Geudin, co-auteurs de « Prince, le dictionnaire »
(Le Castor Astral).
La présence de Jacky Terrasson
participe de cette tradition: le pianiste franco-américain s'est promis
de jouer chaque année dans un festival qu'il n'a manqué qu'une
fois. Il se présentera le 28 à l'Institut Pasteur dans un quartette
inédit avec Stéphane Kerecki (contrebasse), Leon Parker (le batteur
de ses débuts) et Xavier Desandre Navarre (percussions).
Les autres têtes d'affiche
sont Kyle Eastwood et Stefano Di Battista.
Kyle Eastwood, fils de l'acteur-réalisateur
Clint Eastwood, qui privilégie de plus en plus la basse électrique
à la contrebasse, interprétera (18 à l'Hôtel Pullman
Montparnasse) un jazz léché aux accents funk et groove.
Stefano di Battista (sax alto et
soprano), hard-bopeur fougueux et volubile, présentera pour la première
fois à Paris (16 mai au Théâtre de l'Odéon) les compositions
de son nouvel album en hommage à la figure féminine, « Woman's
Land ».
Au programme également,
plusieurs chanteuses pétillantes: Robin McKelle, entre jazz et rhythm'n
blues (24 à l'Institut Océanographique), et Kelly Lee Evans (20
à l'Hôtel Lutetia), interprète humble et pertinente des
classiques de Nina Simone.
Le trompettiste Ambrose Akinmusire,
la nouvelle sensation afro-américaine, sera le 17 mai à la Maison
des Cultures du Monde.
Jazz et musique classique ont rendez-vous
le 19 mai à l'Eglise Saint-Germain, avec la rencontre des pianistes Antoine
Hervé et Jean-François Zygel, l'un des rares pianistes classiques
à maîtriser la technique de l'improvisation.
L'organisateur du festival, Frédéric
Charbaud, est un fan des « cousins » du jazz (blues, soul,
gospel): la création de l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau, (26 à
l'Eglise Saint-Germain-des-Prés), avec le chœur gospel des Palata Singers,
en témoignera. https://www.festivaljazzsaintgermainparis.com
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Coldplay
et Yodelice au Main Square Festival d'Arras en juillet
Coldplay, Yodelice, Arcade Fire
et Portishead seront les têtes d'affiche du prochain Main Square Festival
d'Arras (Nord), les 1er, 2 et 3 juillet, ont annoncé jeudi les organisateurs
dans un communiqué.
La manifestation arrageoise pourra
également compter sur la présence de Moby, The Chemical Brothers
et PJ Harvey. Au total, 45 groupes ou artistes se produiront sur les deux scènes
du festival.
Le festival avait vécu quelques
turbulences en 2010 en raison d'un différend entre la société
de production de concerts Live Nation, qui l'organise, et la fondatrice de l'événement,
France Leduc, qui contestait son éviction devant le tribunal de commerce
de Roubaix.
France Leduc a cédé
il y a trois ans la majorité de ses parts dans le Main Square Festival
à Live Nation, tout en en conservant la présidence et des intérêts
financiers à hauteur de quelque 20%.
Les deux parties avaient finalement
trouvé un accord - confirmant France Leduc à son poste - quelques
jours avant le début du festival.
Les tarifs sont de 59 euros pour
un billet jour et 135 euros pour les trois dates programmées https://www.mainsquarefestival.fr
vendredi 13 mai 2011
______________________________ «
On ne badine pas avec l'amour », une nouvelle mise en scène
à la Comédie-Française
Comédie tout d'abord qui
vire au tragique, « On ne badine pas avec l'amour » d'Alfred
de Musset revient à la Comédie-Française dans une mise
en scène où éclate la cruauté des personnages.
Jouée au théâtre
du Vieux-Colombier à Paris du 11 mai au 26 juin, la pièce met
aux prises Camille et son cousin Perdican qui se retrouvent dans le château
de leur enfance après dix ans de séparation, l'une revenant du
couvent, l'autre d'étudier la médecine.
Le père de Perdican a décidé
de les marier mais les jeunes gens se déchirent. Camille est en proie
à un désir d'absolu tandis que Perdican, enfant gâté,
sans repère, décide de la rendre jalouse en séduisant sa
sœur de lait, Rosette, une jeune paysanne, la seule des personnages dont la
simplicité des sentiments soit préservée.
Camille, la moins candide de tous
dans sa quête d'amour, est interprétée par Julie-Marie Parmentier
qui confère au personnage, intense, voire inquiétant, une complexité,
faite d'exigence et de quasi perversité. Loïc Corbery joue un Perdican
plus extraverti, en jean et teeshirt, traversé de désirs contradictoires.
Tous deux, seuls sur la scène
nue, sont comme des lutteurs livrés à un corps à corps
tandis qu'un rideau tendu sur la longueur de la scène offre un arrière-plan
où sont dissimulés le père, le curé, le gouverneur
de Perdican, la gouvernante de Camille.
En proie eux aussi à la
jalousie, ils s'occupent à des dénonciations mutuelles et hantent
le plateau comme des fantômes, se parlant en écho, avides de nourriture
et de confort.
« Chaque camp générationnel
- jeunes et anciens - se rejoint dans une forme d'épicurisme et de cruauté
», selon le metteur en scène Yves Beaunesne.
« J'essaye de tisser
un rapprochement historique fécond, en confrontant les années
qui précèdent Mai 68 avec ce début du XIXè siècle
et le développement d'un pouvoir industriel et financier modernes »,
explique Yves Beaunesne pour qui les années 1960 ou l'avant 68 sont représentatifs
« d'un manque abyssal d'échange entre les générations
(...) ».
Par sa création sonore qui
accompagne la pièce, Jean-Damien Ratel ajoute une note sombre, inquiétante
à la mise en scène, parfois lugubre lors des changements de décor
qui se font mécaniquement, le billard s'enfonçant dans le sol,
d'ou plus tard émerge un lit.
La pièce a été
créée en 1861 à la Comédie-Française mais
dans une version largement amputée en raison de sa liberté de
ton de Musset et « du souffle d'irreligion qui parcourt tout l'ouvrage
», selon les censeurs de l'époque.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Cannes
: le Sud dans la cour des grands
Douze jeunes réalisateurs
d'Amérique latine, d'Afrique, d'Egypte, d'Inde et du Maghreb sont les
invités à Cannes du Pavillon des Cinémas du Monde dédié
depuis trois ans à la promotion des talents cinématographiques
des pays du Sud et du dialogue entre les cultures.
Née d'un partenariat entre
l'Institut Français, l'Organisation de la Francophonie, Radio-France
International et TV5Monde, cette plate-forme de rencontres organisée
avec le Marché du Film du Festival de Cannes, offre la possibilité
aux jeunes cinéastes invités de se mesurer à la variété
de la création internationale.
Pour l'actrice Elsa Zylberstein,
marraine de la promotion 2011 avec le cinéaste argentin Pablo Trapero,
« le cinéma c'est d'abord aller vers un ailleurs, vers d'autres
mondes, d'autres cultures et atteindre l'universel avec l'intime ».
« J'ai toujours aimé
les cinéastes, d'autant plus quand ils se lancent dans un premier film
car il y a toujours une énergie incroyable », a-t-elle dit à
l'AFP. « Etre entraînée par leurs audaces, leur courage
et leur originalité, a toujours motivé mes choix et mes rencontres.
Ces douze réalisateurs veulent en plus faire bouger les choses dans leurs
pays et ils ont besoin de tous les soutiens ».
Chaque année, des opportunités
de coproduction et de distribution internationale, inespérées
dans un cheminement habituel, voient le jour à Cannes, au sein du Pavillon
des Cinémas du Monde.
En quête d'un distributeur,
le cinéaste béninois Idrissou Mora Kpai, présente à
Cannes « Indochine, sur les traces d'une mère », film
documentaire sur le parcours d'un orphelin de tirailleur africain. La réalisatrice
égyptienne Ayten Amin cherche sur la Croisette des soutiens financiers
pour faire aboutir un projet de long métrage, tout comme l'indienne Gitanjali
Rao.
Mohamed Achaour, réalisateur
marocain de 38 ans, est à Cannes avec son premier film qu'il interprète
aussi, avec un scénario sur mesure : un cinéaste en devenir, rêvant
du film parfait.
« En un laps de temps
court, Cinémas du Monde a su imposer sa
légitimité: porter l'attention sur des projets de qualité
et donner les moyens à leurs réalisateurs d'intégrer le
communauté du cinéma international », dit le président
du festival de Cannes Gilles Jacob. « L'initiative prolonge la mission
du festival: soutenir et accompagner la création cinématographique
à sa source, en amont du processus de sélection ».
vendredi 13 mai 2011
______________________________ «
Sleeping Beauty » : un thriller érotique à Cannes autour
d'une belle endormie
Une étudiante sans le sou
accepte de dormir nue sous somnifère pendant que de vieux messieurs viennent
partager sa nuit: l'Australienne Julia Leigh signe avec « Sleeping
Beauty », en compétition jeudi à Cannes, un film intrigant
qui suscite le malaise.
Remarquablement interprétée
par Emily Browning, Lucy vit de petits boulots et se prostitue à l'occasion.
Elle sert de cobaye pour des recherches médicales consistant à
introduire un tube flexible dans son œsophage. Des expériences diverses
qu'elle semble affronter avec une sorte d'indifférence déterminée,
constrastant avec son physique gracile et son visage innocent.
« Le personnage de Lucy
est sans limite, elle est intelligente et montre une forme assez radicale de
soumission », a expliqué Julia Leigh lors d'une conférence
de presse. « Mais elle est aussi dans une provocation perverse »,
a ajouté la réalisatrice dont c'est le premier film.
En répondant à une
petite annonce dans un journal étudiant, Lucy est engagée par
une femme étrange pour un « club » de riches vieux messieurs.
Son travail est simple : après avoir absorbé un mystérieux
breuvage, elle doit dormir dans une chambre d'un luxueux manoir. Là,
des hommes âgées viennent partager son lit avec pour seule consigne
: « pas de pénétration ».
Quand elle se réveille,
elle ignore ce qui s'est passé pendant son sommeil mais la curiosité
va bientôt la tenailler.
Julia Leigh reconnaît volontiers
l'influence d'écrivains comme Yasunari Kawabata (« Les belles
Endormies ») ou Gabriel Garcia Marquez (« Mémoires de
mes putains tristes »).
« C'est un thème
récurrent dans la littérature et même dans la Bible »,
mais qui a également des résonances personnelles, a-t-elle dit.
« Quand j'ai publié mon premier roman, j'ai été
assez exposée et j'ai fait beaucoup de cauchemars où je rêvais
qu'on me filmait même pendant mon sommeil ».
Certaines scènes de ce film
peu bavard, pratiquement sans musique, sont glaçantes, en particulier
celle où un septagénuaire chevauche Lucy, inconsciente, et l'insulte
avant de lui brûler l'oreille avec une cigarette.
« J'ai dit oui tout
de suite en lisant le scénario, c'était assez inconfortable, mais
un véritable défi pour moi », a dit Emily Browning, 22 ans,
teint de porcelaine et cheveux roux, avant d'ajouter: « dans la vie
je ne suis pas quelqu'un de très courageux et j'ai pensé qu'il
fallait que je le sois davantage dans mes rôles ».
Julia Leigh a été
soutenue par la réalisatrice Jane Campion, Palme d'Or à Cannes
en 1993 pour « La leçon de piano », qui lui a régulièrement
donné des conseils techniques, notamment pour le montage.
« J'ai vraiment aimé
le scénario », a-t-elle raconté à l'AFP en marge
de la conférence de presse, se déclarant « fière
» que le film soit en sélection au festival.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Les
larmes amères des mères sur tous les « Kevin »
de la terre
Les mères versent des larmes
de sang à Cannes après le premier coup de poing de la Compétition
jeudi, « We need to talk about Kevin », qui dissèque
jusqu'au malaise la relation mère/fils.
« Etre parent renvoie
sans cesse à la question de la culpabilité », résume
la réalisatrice britannique Lynne Ramsay, l'une des quatre femmes en
compétition cette année - un record.
Adapté du roman de Lionel
Shriver, son film resserre l'intrigue sur la famille et met en exergue le face
à face entre deux magnifiques acteurs, Tilda Swinton (Eva, la mère)
et Ezra Miller (Kevin, le fils), enfermés dans un amour défiant
et malheureux qui finira en meurtrière partie de tir à l'arc au
lycée du coin.
Plutôt que le carnage final,
épargné au spectateur, c'est sa construction minutieuse sur les
seize premières années de Kevin et son irrévocable avancée
vers l'Armageddon que suit la caméra.
Eva a mis ses ambitions et ses
désirs d'évasion entre parenthèses à la naissance
de Kevin, elle accepte même de quitter New York, sa ville chérie,
pour une de ces banlieues résidentielles américaines, chics et
faussement tranquilles, pépinières de « desperate teenagers
».
Mais d'entrée de jeu la
ligne est brouillée entre la mère et l'enfant; autour d'eux, le
père se résout à un second rôle complaisant et l'entourage
social détourne le regard.
« Kevin a grandi dans
une famille courante de la classe moyenne américaine, on l'a nourri,
il a tout ce qu'il veut mais on l'a trop gâté », juge sans
détour la réalisatrice, qui pour marquer la violence de la situation
filme « ces ingrédients de la tragédie grecque »
en rouges profonds, tomate, pourpres, intenses ou délavés et rincés
à grande eau.
Mais pour Tilda Swinton, brune
dans le film et - toujours aussi longiligne et spectaculaire -, mais blonde
à la tribune de la conférence de presse, c'est « la
déconnexion au sein des familles » qui engendre toute cette violence.
« Kevin souhaite attirer
l'attention de ses parents, il veut communiquer avec eux, or il a le sentiment
qu'ils sont factices, même ce père qui joue les copains ».
Son personnage, elle l'incarne
tout en creux, pratiquement sans voix: « C'est la première
chose que j'ai vue en lisant le script, une femme très intériorisée
et très seule: mais être parent, c'est comme écrire une
longue lettre qu'on n'envoie jamais. On est constamment confronté à
son propre monologue ».
Cette culpabilité incontournable
de la mère, Lynne Ramsay l'illustre par une gifle magistrale que reçoit
Eva au début du film: l'une des mères des victimes la frappe,
mais elle refuse l'aide d'un passant. « Laissez, c'est de ma faute
», lâche-t-elle.
« Elle se sent responsable
et coupable et continue d'accepter cette responsabilité en demeurant
dans la même ville au lieu de fuir: elle pense qu'elle mérite d'être
punie. D'ailleurs quand un fils est violent, on incrimine tout de suite la mère
», relève Tilda Swinton.
Ezra Miller, qui prête au
personnage ses traits et surtout son regard d'une intensité inquiétante,
est allé le chercher au fond de lui: « Ca m'horrifie de le
dire, mais je me sens lié à lui. La réalité que
l'on vit en tant qu'être humain nous amène à rencontrer
le bien et le mal à l'intérieur de nous », assure le jeune
homme.
A 18 ans, il a tous les atouts
pour devenir la coqueluche de la Croisette, avec un petit chapeau vissé
sur le crâne et orné d'une carte à jouer. Ni trèfle
ni cœur, mais du pique bien sûr.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Les
Archives de France acquièrent un manuscrit de Robespierre
Le ministère de la Culture
a annoncé jeudi l'acquisition par le service interministériel
des Archives de France (direction générale des Patrimoines), pour
les Archives nationales, d'un manuscrit autographe de Maximilien Robespierre,
intitulé « Finances ».
Ce manuscrit inédit a été
écrit par Maximilien Robespierre aux derniers jours de la Constituante
vers 1791. Il est consacré entre autres aux finances du pays et aux moyens
de les redresser, aux assignats, à la vente des biens du clergé,
au discours de Necker et à l'ouverture des États généraux.
Robespierre dénonce également
la politique financière adoptée, qui conduit selon lui à
la ruine du pays et à l'accroissement des inégalités.
Ce manuscrit représente
« une pièce essentielle pour la compréhension de cette
période complexe de l'Histoire de France », relève le ministère
dans un comuniqué.
Son achat « illustre
la politique d'enrichissement des collections publiques mise en œuvre par le
ministère », souligne le texte.
Cette acquisition intervient quelques
jours avant le vente aux enchères, le 18 mai chez Sotheby's, à
Paris, d'un ensemble de documents de travail de Robespierre, écrits par
le chef des Jacobins au plus fort de la Terreur et restés inconnus jusqu'alors,
estimé de 200.000 à 300.000 euros.
Plusieurs partis politiques, dont
le PS, le PRG et le PCF, se sont insurgés ces derniers jours contre la
vente de ces manuscrits et ont demandé à l'Etat d'intervenir pour
éviter la dispersion de ces documents de travail de Robespierre.
De son côté, la Société
des études robespierristes (SER) a lancé une souscription nationale.
L'un de ses membres, Pierre Serna, également directeur de l'Institut
d'histoire de la Révolution française, a appelé à
un geste de l'opinion ou à une décision de l'État. Selon
lui, une préemption ou une acquisition au profit d'un organisme public,
tel que les Archives nationales, permettrait à la France de sauver ces
éléments essentiels de son patrimoine historique.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ L'utilisation
de logiciels piratés, propre à la (belle) culture française
: leçon de morale
« Banalisée »,
« séduisante » et même « culturelle
», l'utilisation de logiciels piratés n'a rien de tabou pour les
entreprises françaises: avec 39% de programmes illicites installés
sur leurs ordinateurs, elles bafouent allègrement droit de propriété
intellectuelle et sécurité.
Selon une étude réalisée
dans 116 pays et rendue publique jeudi par l'Association mondiale des fabricants
de logiciels BSA (Business Software Alliance) et l'institut IDC, le piratage
de logiciels a coûté l'an dernier 44 milliards d'euros à
l'échelle mondiale.
Rien que pour l'industrie française
du secteur, le manque à gagner est estimé à près
de 2 milliards d'euros, un montant qui place la France en tête des 27
pays de l'Union européenne.
« Les pays anglo-saxons
et du nord ont des taux de piratage relativement honnêtes. Et puis on
a les pays latins, France en tête: c'est un peu dans nos gènes
malheureusement, avec ce côté hors-la-loi
qui est séduisant », déclare à l'AFP Eric Beaurepaire,
membre du BSA.
« Les Français
sont un peu réfractaires aux normes, ils pensent aussi que le risque
n'existe que pour les autres », ajoute-t-il.
Est considéré comme
piraté ou illicite tout logiciel destiné à un seul ordinateur
mais faisant l'objet d'installations multiples, ainsi que les copies « achetées
» sur des sites d'enchères ou téléchargées
gratuitement via des sites de partage de fichiers.
Pour de telles pratiques, « les
risques encourus au nom de la protection de la propriété intellectuelle
vont jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende »,
souligne M. Beaurepaire.
« Ce n'est pas forcément
l'idée de tricher » qui prime chez les Français, « mais
plus un comportement culturel et une notion d'espace de liberté »,
estime pour sa part Patrick Bertrand, président de l'Association française
des éditeurs de logiciels (Afdel), qui compte notamment Microsoft France
parmi ses membres.
« Nous sommes dans une
dimension immatérielle, télécharger illégalement
ne donne pas l'impression de voler comme on peut voler un sac ou une télévision
», souligne-t-il.
Pour Bernard Ourghanlian, directeur
technique et sécurité pour Microsoft France, « il y
a une forme de banalisation du piratage en France qui n'existe pas dans les
pays anglo-saxons, où globalement on est conforme à la loi ».
« C'est une explication
un peu facile de dire que les Français sont des latins, mais on constate
quand même qu'en Italie, au Portugal, en Espagne ou dans les Balkans,
le taux de piratage est toujours plus important », rappelle-t-il.
Ces pratiques grèvent l'économie
informatique, freinent la création d'emplois tout comme l'innovation,
déplorent les acteurs du secteur: « l'impact est extrêmement
négatif et les pertes considérables pour les entreprises »,
résume Patrick Bertrand.
« La copie illégale
de logiciels dans les entreprises doit être sanctionnée, la propriété
intellectuelle n'est pas un vilain mot et doit être respectée »,
insiste-t-il.
L'installation de logiciels de
provenance douteuse pose également des problèmes de sécurité:
« dans la plupart des cas ces logiciels ne sont pas propres
», indique Eric Beaurepaire.
« Une étude du
cabinet KPMG montre que le cœfficient de corrélation entre le taux de
piratage et les attaques de logiciels malveillants est de 74%. Quand on télécharge
des logiciels piratés, on a beaucoup plus de chances d'avoir des pannes
de système ou des pertes de données confidentielles », rappelle
Bernard Ourghanlian.
Selon M. Beaurepaire, « ce
n'est plus acceptable de dire on ne savait pas.
Lorsque vous achetez Microsoft Office sur un site d'enchères pour dix
euros ou que vous l'avez gratuitement sur un site peer-to-peer,
vous êtes conscient que ce n'est pas normal ».
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Les
ordinateurs Google prêts à remettre en cause le modèle
Microsoft
Le groupe internet Google va lancer
le mois prochain les premiers ordinateurs utilisant son nouveau système
d'exploitation Chrome, représentant une totale remise en cause du modèle
de fonctionnement de Microsoft avec son système Windows.
Ces ordinateurs, fabriqués
par Acer et Samsung, auront pour particularité d'avoir le navigateur
Chrome pour seul logiciel préinstallé. C'est via internet que
les internautes accèderont à tous les autres programmes, par opposition
aux ordinateurs classiques sous Windows, qui pour la plupart contiennent ou
peuvent contenir des suites entières de programmes.
« Qu'il s'agisse de
Microsoft ou d'autres vendeurs de systèmes d'exploitation, la complexité
pour gérer l'ordinateur torture vraiment les utilisateurs », a
estimé le cofondateur de Google Sergey Brin lors d'une conférence
de presse à San Francisco (Californie, ouest).
« C'est un mauvais modèle
», a-t-il ajouté, précisant qu'au contraire « les
ordinateurs Chrome sont un nouveau modèle, qui ne fait pas reposer sur
vous le fardeau de la gestion de l'ordinateur ».
Les premiers ordinateurs sous Chrome
sont fabriqués par Samsung et Acer, et doivent être vendus à
partir du 15 juin aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne,
en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas.
Ils ont bénéficié
de plusieurs mois d'expérimentations menées par des utilisateurs,
grâce à des prototypes que Google avait distribué depuis
décembre.
Les modèles Acer seront
vendus à partir de 349 dollars, ceux de Samsung à partir de 429
dollars, a précisé le vice-président de Google chargé
de Chrome Sundar Pichai.
Le seul logiciel préinstallé
sera le navigateur Chrome.
« C'est assez évident,
quand on utilise un notebook Chrome, on comprend la différence »,
a dit M. Pichai. « Ces appareils sont conçus pour être
vraiment simples à utiliser ».
En coulisses, c'est Google qui
se charge à distance de faire les mises à jours, les procédures
de sécurité et les autres manœuvres que les possesseurs d'ordinateurs
doivent d'ordinaire réaliser eux-mêmes.
C'est « un ordinateur
révolutionnaire qui correspond au mode de vie centré sur internet
d'aujourd'hui », a souligné le directeur du marketing des ordinateurs
portables chez Samsung, Scott Ledterman.
Ces appareils, surnommés
« Chromebook », sont doté d'un écran de 12,1
pouces de diagonale (30,7 cm), avec une coque d'à peine 2 cm pour un
poids d'1,5 kg, selon Samsung. La version connectable aux réseaux téléphoniques
en 3G coûtera 500 dollars.
Les « Chromebooks »
suppriment la nécessité d'installer l'ordinateur à la première
utilisation, et stockent les données en ligne pour qu'elles soient faciles
à sauvegarder ou récupérer si l'appareil doit être
remplacé ou mis à jour, selon M. Brin. Pour lui, « c'est
une façon plus facile de faire de l'informatique ».
Cette nouvelle conception soulève
toutefois des questions sur la confiance que pourront accorder les internautes
au stockage en ligne de leurs données, et la capacité de Google
à les défendre contre les piratages.
Il faudra aussi que les applications
soient faciles à trouver, a souligné Michael Cherry, analyste
au cabinet indépendant d'analyses Directions On Microsoft.
« Chrome pourra vraiment
décoller s'il y a un endroit où on peut trouver toutes les applications
dont on a besoin », a souligné M. Cherry, qui a noté que
la question de la compatibilité entre programmes sera essentielle. « Presque
personne n'achète un ordinateur en se basant sur son système d'exploitation,
on les achète pour ce qu'ils permettent de faire ».
En outre, la capacité de
ces appareils à fonctionner même en l'absence de connexion internet
sera déterminante — une question à laquelle Google assure avoir
beaucoup travaillé.
« Ce qu'il y a de mieux
avec cet appareil, c'est qu'il pousse tout le monde à fournir de meilleurs
services », a dit M. Cherry.
vendredi 13 mai 2011
______________________________ Pourquoi
certaines planètes tournent-elles dans le mauvais sens ?
Certaines planètes tournent
à contresens autour de leur étoile : une surprise pour les astronomes
qui, dans une étude publiée mercredi, tentent d'expliquer comment
ont pu se former ces systèmes planétaires faisant voler en éclat
les théories jusque là admises.
Dans notre système solaire,
où le soleil accomplit une rotation complète en quelque 26 jours
au niveau de son équateur, les planètes parcourent leur orbite
en tournant dans le même sens que l'astre central.
Voici un an, une équipe
d'astronomes de l'Observatoire de Genève avait lancé « une
véritable bombe dans le champ des exoplanètes » en présentant
lors d'une conférence à Glasgow (Grande-Bretagne), six planètes
orbitant dans le sens opposé à celui de la rotation de leur étoile.
La théorie de la formation
des planètes autour d'une étoile était-elle entièrement
à revoir ?
« Nous avions pensé
que notre système solaire était typique dans l'univers, mais dès
le départ tout a semblé étrange avec les systèmes
planétaires extrasolaires », résume l'astrophysicien Frederic
Rasio (Northwestern University, Evanston, Etats-Unis), co-auteur de l'étude
paraissant dans la revue scientifique britannique Nature.
Les astronomes avaient très
vite été surpris de trouver de très massives planètes
gazeuses - comme Jupiter dans le système solaire - situées très
près de leur étoile et donc très chaudes, d'où leur
appellation de « Jupiters chauds ».
Jusqu'à un quart de ces
« Jupiter chauds » découverts tourneraient à
contresens. « C'est d'autant plus étrange que la planète
est si près de l'étoile Comment l'une peut-elle tourner dans un
sens et l'autre orbiter exactement dans le sens contraire ? », relève
le professeur Rasio.
Avec son équipe, il a modélisé
sur ordinateur les orbites de deux grosses planètes dont l'une serait
située beaucoup plus loin que l'autre d'une étoile semblable au
soleil. Leurs perturbations gravitationnelles réciproques les conduisent
à changer d'orbite, la moins éloignée se rapprochant progressivement
de l'étoile centrale, comme les « Jupiter chauds » observés.
Soumise à des effets de
marées dus à la proximité croissante de son étoile,
la planète va perdre de l'énergie, être freinée et
s'en rapprocher encore plus. Son orbite qui reste perturbée par l'autre
grosse planète peut s'allonger, changer de direction, se tordre, voire
se retourner comme une crêpe : la planète tourne alors à
contresens.
Les astrophysiciens avaient déjà
imaginé un tel scénario dans un système à deux étoiles,
dont l'une aurait étiré et déformé l'orbite d'une
planète tournant autour de sa voisine, rappelle Didier Queloz (Observatoire
de Genève), évoquant une des explications avancées par
son équipe l'an dernier.
L'étude publiée dans
Nature montre « que ça se retourne aussi si vous avez une
autre planète » en interaction avec la première, ce qui
est « fondamental » souligne-t-il, car « on a des
sytèmes qui n'ont pas d'autre étoile ».
Evoquant le débat qui fait
actuellement rage entre les astronomes dont certains « s'évertuent
à chercher la fameuse autre étoile » créant le phénomène,
Didier Queloz se dit « très content » de découvrir
ce nouveau « scénario possible ».
« Ca donne un cadre
théorique complet pour ces systèmes qu'on a détectés
depuis un an et demi« , précise-t-il.
« L'image du système
solaire comme le nôtre est en train de voler complètement en éclats
», conclut l'astronome suisse co-découvreur de la première
exoplanète en 1995.
« On est juste, dit-il,
un type de système solaire parmi l'énorme diversité d'orbites
et de possibilités ».
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