jeudi 7 mai 2011
______________________________ Quatre
concerts classiques à l'Olympia à
Paris
Quatre
concerts des oeuvres les plus célèbres
de musique classique sont prévus à l'Olympia
à Paris, salle mythique traditionnellement consacrée
aux spectacles de variétés, dans le cadre
du 3e Festival Radio Classique les 18 et 19 juin.
Ce programme,
destiné à faire connaître la musique
au plus grand nombre, accueillera des artistes de renom
comme la pianiste Brigitte Engerer, les violonistes
Laurent Korcia et Vadim Repin, le pianiste Boris Berezovsky
et le harpiste Xavier de Maistre. La mezzo-soprano Karine
Deshayes, lauréate des Victoires de la Musique
classique 2011, participera également à
ce festival, selon les organisateurs.
Ces solistes
seront accompagnés par les musiciens de l'Orchestre
de Paris, l'Orchestre National d'Ile-de-France, l'Orchestre
Divertimento et l'Orchestre Prométhée.
Conçus
comme des émissions de radio, les concerts seront
présentés par des animateurs comme Olivier
Bellamy (Radio Classique), l'humoriste Elie Semoun,
Jacques Chancel ou la chanteuse Catherine Lara.
L'un des
concerts sera destiné aux familles avec une féerie
musicale « La Belle au Bois Dormant »
racontée par Elodie Fondacci sur la musique de
Tchaïkovski. La Maîtrise des Hauts-de-Seine,
choeur d'enfants de l'Opéra national de Paris,
chantera les plus beaux choeurs d'enfants.
Un autre
concert sera consacré aux plus grands « tubes
» de l'opéra et un autre aux musiques de
films.
Le Festival
a attiré en 2009 et 2010 10.000 spectateurs chaque
année dont la majorité n'avait jamais
assisté à un concert de musique classique.
Le prix des places va de 29 à 77 euros.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Les
danseurs du Bolchoï, héros de la Révolution
française, à l'Opéra de Paris
Drapeaux
tricolores brandis au son de « La Marseillaise
», bonnets phrygiens et cocardes, sans oublier
Versailles et sa Cour, le Ballet du Théâtre
Bolchoï offre sa vision caustique et naïve
de la Révolution française sur la scène
de l'Opéra National de Paris du 5 au 15 mai.
Adoré
par Staline qui l'a vu pas moins de 18 fois, le ballet
idéologique « Flammes de Paris »,
créé en 1932 pour exalter la révolution
russe tout autant que la révolution française,
occupe pour la première fois la scène
de l'Opéra Garnier en alternance avec « Don
Quichotte », créé à Moscou
en 1899 et revisité par Alexei Fadeyechev en
1999.
C'est la
troisième fois que le Théâtre du
Bolchoï vient en tournée à Paris
depuis 2004.
« Flammes
de Paris », qui devait dans l'Union soviétique
des années 30 respecter les principes de l'esthétique
réaliste-socialiste, a été revisité
en 2008 par le chorégraphe Alexei Ratmansky,
d'après l'oeuvre originale de Vasily Vainoven.
Désormais,
« ce spectacle est plutôt le spectacle
des relations humaines et personnelles transformées
par les turbulences historiques », assure à
l'AFP le directeur du Théâtre du Bolchoï,
Anatoly Iksanov.
« On
s'inquiétait beaucoup », ajoute-t-il, d'arriver
à Paris avec notre révolution française.
Toutefois, explique-t-il, « pour nous ce
n'est pas la révolution qui est réellement
importante dans ce spectacle mais la révolution
vue comme une situation critique et comment elle modifie
la vie privée ».
Sur la
scène, qui a des airs de bals du 14 Juillet,
l'énergie est au rendez-vous pour danser l'épopée
du « Bataillon des Marseillais » et
des Provençaux qui montent à Paris afin
d'apporter leur soutien aux révolutionnaires.
Les héros, dansés avec une grande vitalité,
toute en souplesse et en étirements, sont les
amoureux Jeanne et Philippe, sauvé par Adeline,
une jeune aristocrate éprise de Jérôme
et qui rallie, avec lui, la révolution.
Dirigé
par le Russe Pavel Sorokin, l'Orchestre de l'Opéra
national de Paris entonne des airs connus comme le « Ca
ira, ça ira » ou « La Carmagnole
» tandis que les danseurs du Bolchoï se lancent
dans des danses basques et auvergnates enlevées,
accompagnées de scènes de foules impressionnantes.
La Cour
de Versailles est, elle, caricaturée avec ses
courtisans qui se livrent à des danses baroques
un peu ridicules avant que le roi n'arrive avec ses
bas rouges assortis à la robe de Marie-Antoinette.
Pourtant,
les scènes à la Cour offrent d'intéressants
jeux de miroir où les courtisans assistent à
leur tour à un spectacle dansé.
La scène
finale montre le peuple triomphant s'avançant
en armes vers le public.
« C'est
l'un des ballets les plus aimés des Moscovites
», commente Brigitte Lefèvre, directrice
de la danse de l'Opéra de Paris.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Miles
Kane fait revivre le rock anglais des 60's
Sensation
du dernier Printemps de Bourges, l'Anglais Miles Kane
fait revivre avec classe le rock anglais des sixties
sur « Colour of the trap » (Columbia/Sony),
le premier album qu'il publie en solo après avoir
vécu dans l'ombre des Last Shaddow Puppets.
Miles Kane
n'a pas encore soufflé ses 25 bougies, mais il
a déjà dix ans de carrière derrière
lui comme leader des Little Flames et de The Rascals,
deux groupes restés mineurs.
C'est en
duo avec Alex Turner, le chanteur des Arctic Monkeys,
qu'il s'est fait connaître du grand public. En
2008, les deux complices publient un album en forme
d'hommage à la pop épique et richement
orchestrée de la fin des années 60 sous
le nom de The Last Shadow Puppets.
Leur album
« The Age of Understatement » est salué
avec raison comme un des meilleurs albums de l'année.
Mais face à la notoriété d'Alex
Turner, Miles Kane est relégué au second
plan par la presse et les critiques qui attribuent au
leader des Arctic Monkeys l'essentiel des mérites
du duo.
« Colour
of the trap », publié lundi, devrait remettre
les pendules à l'heure. Dans la droite ligne
des Last Shadow Puppets, il ressuscite une certaine
idée du rock, flamboyante et stylée, caractéristique
des années 60 avec des tubes en puissance comme
« Come Closer », « Inhaler
» ou « Rearrange ».
Le jeune
homme affiche fièrement ses influences: « John
Lennon, T-Rex, Lee Hazlewood, Gainsbourg, Bardot, ce
quelque chose qu'ont les Français et que j'adore
», dit-il à l'AFP, avec son fort accent
de Liverpool.
Il y a
six mois, le musicien a découvert un chanteur
qui est devenu son « nouveau héros
»: Jacques Dutronc. « Je ne comprends
pas les paroles de ses chansons, mais j'adore son look,
sa musique. Il est génial », s'enthousiasme-t-il.
Comme chez
le play-boy français, la séduction joue
un rôle majeur dans le jeu du musicien. « J'aime
le rock'n'roll et j'aime le côté sexy qui
va avec », sourit-il.
Sur scène,
Miles Kane affiche la moue arrogante d'un Mick Jagger,
la morgue d'un Liam Gallagher, l'attitude du guitar
hero d'un Pete Townshend et... la coiffure impeccable
d'un Paul Weller, le « parrain » des
Mods.
« Le
style est aussi important que la musique, juge-t-il.
Certains groupes pensent le contraire. Mais quand je
joue, je veux avoir la classe. Ce n'est pas quelque
chose de forcé, je trouve que ça va bien
avec le genre de musique que je joue ».
Miles Kane
a déjà réussi la prouesse d'être
adoubé par les deux frères ennemis d'Oasis,
Liam et Noel Gallagher, eux-mêmes adorateurs du
rock anglais des 60's et habituellement peu tendres
avec les jeunes loups.
Liam Gallagher
lui a offert d'assurer la première partie de
la tournée de son nouveau groupe Beady Eye. Quand
à Noel, il s'est invité en guitariste
de luxe sur un des morceaux de « Colour of
the trap ».
« Il
est venu un après-midi prendre un café
et dire bonjour. J'étais en train de mixer et
de travailler sur des harmonies et il a fini par les
jouer. C'était juste une merveilleuse après-midi.
De celles dont tu te souviens toujours », raconte
Miles Kane.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Le
concert de soutien à Skyrock à Vincennes
annulé faute d'autorisation
Le grand
concert de soutien à la radio Skyrock, qui devait
se tenir le 28 mai sur l'esplanade du château
de Vincennes, est annulé faute d'autorisation
du ministère de la Défense, a affirmé
vendredi la radio dans un communiqué.
« Par
courrier (...) reçu ce jour, le général
de division Gilles Robert, chef du service historique
de la défense a répondu à la demande
de Skyrock d'installer une scène le 28 mai sur
l'esplanade du Château de Vincennes, espace relevant
de l'autorité du Ministère de la défense
», explique la radio.
Or, ajoute-t-elle,
celui-ci a répondu par la négative, arguant
« de fortes contraintes à cette période
».
« Dans
ce même courrier, le général a néanmoins
proposé d'étudier à nouveau la
possibilité d'installer une scène à
la date du 4 juin. Cette date se situe malheureusement
au coeur du week-end férié de l'Ascension
qui débute le 2 juin », précise
Skyrock, qui a donc préféré annuler
la manifestation.
Le concert,
initialement annoncé pour le 30 avril place de
la Nation à Paris, avait déjà été
reporté.
Ce concert
gratuit, intitulé « Skyrock Liberté
», visait à remercier les auditeurs pour
leur soutien et leur mobilisation autour de Pierre Bellanger,
le patron de la station.
Mi-avril,
après une bataille de plusieurs jours contre
son actionnaire principal, Axa Private Equity, qui l'avait
écarté de la direction de son groupe,
Pierre Bellanger avait repris la main grâce au
Crédit Agricole. La banque s'était en
effet engagée au rachat de 30% de Skyrock à
Axa Private Equity, qui détient 70% du capital
de la radio.
Plusieurs
milliers d'auditeurs, devant le siège de la radio
à Paris ou sur internet, ainsi que de très
nombreux artistes s'étaient alors mobilisés
afin de réclamer la maintien de Pierre Bellanger
à la tête de la première radio de
France des moins de 35 ans.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ «
Stairway to Heaven » pour Patrick Roy au festival
Hellfest
Le principal
festival français de musique rock metal, le Hellfest,
rendra hommage à l'un de ses plus ardents défenseurs,
le député socialiste du Nord, Patrick
Roy, mort le 3 mai, lors de l'édition 2011 du
17 au 19 juin à Clisson (Loire-Atlantique), ont
annoncé ses organisateurs.
« A
la fin du concert de Scorpions, le samedi (18 juin),
nous organiserons un feu d'artifice, pendant lequel
des photos de Patrick Roy seront projetées, sur
une ou deux des musiques qui auront été
choisies par les fans », a indiqué Olivier
Garnier, un des organisateurs du festival.
« Nous
allons proposer aux fans de choisir entre plusieurs
grands tubes de metal, parmi les préférés
de Patrick Roy, notamment Stairway to Heaven de Led
Zeppelin, Heaven and Hell de Black Sabbath ou encore
Paradise City de Guns N'Roses », a-t-il précisé,
confirmant une information de Presse-Océan vendredi.
Décédé
dans la nuit de lundi à mardi d'un cancer du
pancréas, Patrick Roy, 53 ans, s'était
distingué à l'Assemblée nationale
notamment pour sa défense passionnée de
la musique metal.
En 2010,
il s'était ainsi fait le défenseur du
Hellfest que certains élus de droite, comme la
présidente du Parti chrétien-démocrate,
Marie-Christine Boutin, voulaient voir interdire. Il
avait prononcé - sous les huées des députés
de droite - un vibrant plaidoyer en faveur du hard-rock
et du metal.
Plusieurs
pages Facebook ont été créées
depuis le décès du député,
dont une « Pour la création d'une
scène Patrick Roy au Hellfest », une autre
« Pour la création d'une salle de
concert métal Patrick Roy », ou encore
« Pour que Christine Boutin nous fasse un
solo de air guitar au mainstage 1 ».
En 2010,
le député barbu à la veste rouge
avait joué sur scène de la guitare avec
Mass Hysteria, l'un des groupes français phare
de la scène metal, dans le cadre du festival
Metallurgicales qu'il avait créé dans
sa ville de Denain.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ «
Au Bois Lacté », le Théâtre
du Nord fait découvrir le poète
Dylan Thomas
Le Théâtre
du Nord donne jusqu'au 22 mai « Au Bois lacté
» de Dylan Thomas, poète gallois peu connu
en France mais vénéré en Angleterre,
qui relate 24 heures de la vie d'un village dans une
mise en scène épurée mais ingénieuse
de Stuart Seide.
Pour sa
première création depuis sa renomination
à la tête du Théâtre du Nord,
le metteur en scène américain s'est lancé
le défi audacieux d'adapter cette pièce,
la seule écrite par le poète, à
l'origine uniquement pour la radio.
« Cela
ne ressemble à rien de ce que j'ai fait. Ni moi,
ni les acteurs n'avions jamais fait une chose pareille.
On s'aventure dans une forme et un contenu insolite
», expliquait-il avant la première, donnée
jeudi soir à Lille.
De fait,
« Au Bois Lacté » ne contient
aucune intrigue. « Pas de début, pas
de fin, juste des tranches de vie de petites gens, ceux
qui d'habitude ne comptent pas, mais dont la vie se
révèle souvent plus riche qu'on ne le
croit », explique Stuart Seide.
En tout,
près de 70 personnages, incarnés par seulement
11 acteurs qui passent habilement et parfois imperceptiblement
d'un rôle à l'autre par un changement de
costumes ou de lumière.
L'action
commence au milieu de la nuit. Les habitants sont profondément
endormis, dans la pénombre. Un projecteur se
braque sur l'un d'eux qui soudain s'anime, incarnant
le contenu de son rêve tel un pantin, guidé
par le récit de deux narrateurs.
Puis, la
journée s'égrène au rythme des
actions simples du quotidien - un repas partagé
entre époux, des enfants à l'école
- mais aussi des pensées tour à tour mélancoliques
et cocasses des habitants, révélant leurs
amours perdus, leurs regrets, leurs fantasmes inavoués.
Le texte
est dit, joué, chanté, successivement
en français et en anglais. Les scènes
s'enchaînent très vite. Parfois, le fil
de l'action se perd un peu avant que le jeu des acteurs
ne rattrape le spectateur au vol.
Sur scène,
le décor est sobre - un panneau de bois agrémenté
de chaises - mais suggère ici une table, là
un lit ou un carré de verdure, par le truchement
de brillants jeux de lumières et de sons.
Loin d'être
un handicap, l'absence de représentation des
éléments du décor devient un ressort
de mise en scène. « J'ai voulu faire
un travail impressionniste » dans la suggestion
plus que dans la démonstration « pour
véritablement donner à voir et à
ressentir le texte de Thomas », explique Stuart
Seide.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Daniel
Buren au Pompidou-Metz
Le Centre
Pompidou-Metz, reçoit à partir de lundi
Daniel Buren qui présente deux oeuvres monumentales
dans la grande galerie du musée messin.
Sous le
titre « Echos, travaux in situ », l'artiste
proposera jusqu'au 9 septembre dans la galerie longue
de 80 m, d'une part, ses « Cabanes éclatées,
imbriquées » et, d'autre part, « La
ville empruntée, multipliée ».
Si la première
installation est composée d'architectures temporaires
dont les multiples points de vue ont l'ambition de « fragmenter
l'espace », la seconde détourne spectaculairement
avec un jeu de miroirs le panorama sur la ville offert
par la grande baie vitrée du lieu d'exposition.
« Avec
ces miroirs, j'ai voulu démultiplier ce panorama
et ré-introduire dans l'espace muséal
quelque chose - la vue sur Metz - qui lui est extérieur
», a expliqué Daniel Buren vendredi à
des journalistes.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Les
films, les stars, les fêtes : le festival
de Cannes 2011 décrypté par Thierry
Frémaux
A la tête
du plus grand festival du monde, le directeur artistique
de Cannes Thierry Frémaux accueille avec une
égale prudence critiques acides et satisfecits.
« Pour le moment, les gens ont décidé
que ça allait être bien », relève-t-il
en accueillant l'AFP avant l'ouverture, mercredi.
« La
polémique est presque constitutive du Festival
de Cannes, mais cette année, c'est sans doute
l'un des meilleurs accueils jamais réservés
à la sélection officielle (54 films dont
20 en compétition) ».
Q: C'est
difficile de trouver les bons films?
R: « Toujours.
Les films choisis doivent vraiment donner le sentiment
qu'ils méritent d'être là, parce
qu'il y en avait 100 ou 150 qui auraient pu y figurer.
Le choix est fait avec l'idée d'être incontestable
dans l'absolu, mais aussi en valeur relative, parce
qu'il a fallu en laisser d'autres de côté.
Je regrette
toujours d'être obligé de choisir, il y
a des films qu'on aime et auxquels il a fallu dire non,
mais c'est le métier. Par principe, je n'ai pas
de regret. Et chaque film, je l'ai choisi ».
Q: Quels
sont les critères du choix?
R: « Le
premier c'est la mise en scène: Cannes est un
festival de l'art cinématographique et c'est
d'abord sur ce point qu'il faut juger un film; ensuite
qu'il trouve sa légitimité, qu'on puisse
ne pas l'aimer mais reconnaître qu'il méritait
d'être là; enfin, même s'il n'y a
pas de thématique ou de ligne définie,
que la sélection présente à l'arrivée
un tableau commun qui dise voilà ce que c'est
que le cinéma en 2011.
Le festival
reflète l'état du cinéma. Et en
général, l'état du cinéma
dit l'état du monde ».
Q: Quand
on dit d'un film qu'il a été acclamé
ou sifflé à « Cannes »,
de quoi parle-t-on?
R: « La
première réaction émane de la presse:
elle peut tuer un film qui sera réhabilité
par la salle le soir en projection officielle (avec
les professionnels, ndlr). Et parfois c'est le contraire.
Au début,
ça me touchait, je pensais que tout le monde
aimerait tout, je sollicitais les avis... Plus maintenant,
je deviens philosophe ».
Q: Cannes,
ce sont des films et aussi des stars: en attendez-vous
beaucoup?
R: « Un
jour de Cannes suffirait aux festivals du monde entier
pour considérer que c'est réussi. Mais
chez nous, ce doit être tous les jours et plusieurs
fois par jour. Cannes doit être The Place to
be pour les grands auteurs, pour des stars de cinéma,
ou du rock comme Bono qui vient souvent, ou pour Paris
Hilton. Et même si elles ne sont pas sur les marches,
elles sont dans les salles, dans les fêtes: ça
fait partie de l'ADN du festival ».
Q: Comment
composez-vous le jury, avec cette année Robert
de Niro en président?
R: « Les
jurés et surtout le président du jury
doivent avoir toute légitimité pour évaluer
les oeuvres les unes par rapport aux autres. La compétition
rassemble les grands artistes de leur époque:
il faut leur assurer que le jugement porté sur
leur travail sera crédible.
C'est donc
difficile de trouver chaque année la bonne personne,
tant sont déjà venues... Le choix de Robert
de Niro se justifie par sa personnalité, sa carrière
- il est l'acteur, le producteur et le metteur en scène
qu'on connaît - et en plus il s'implique dans
le cinéma en animant le festival de Tribeca (à
New York).
On en avait
parlé souvent, mais cette fois le calendrier
collait ».
Q: Le président
est-il consulté sur la composition de son jury?
R: « Non,
on compose un groupe de gens compétents et sympathiques:
ils vont vivre ensemble pendant onze jours, il faut
qu'ils s'entendent bien - on veille aux inimitiés.
Et on fait en sorte que le jury soit majoritairement
composé de gens de cinéma: de Olivier
Assayas à Uma Thurman cette année, il
n'y a qu'à regarder leurs filmographies: ces
gens savent ce que c'est que le cinéma... »
(Propos
recueillis par Anne CHAON)
jeudi 7 mai 2011
______________________________ Mort
du dramaturge Arthur Laurents
Le dramaturge,
scénariste et metteur en scène américain
Arthur Laurents, surtout connu pour avoir écrit
le livret de « West Side Story », est
décédé jeudi soir à l'âge
de 93 ans, ont rapporté des médias américains
vendredi.
Arthur
Laurents a notamment écrit le scénario
de « La Corde », réalisé
par Alfred Hitchcock en 1948, ou « Nos plus
belles années », avec Robert Redford et
Barbra Streisand, une adaptation sur grand écran
de son roman éponyme.
Mais Arthur
Laurents s'est fait connaître du grand public
en écrivant le livret de la comédie musicale
« West Side Story » en 1957. Pour l'occasion,
la mise en musique était revenue à Leonard
Bernstein.
« West
Side Story », un « Roméo et
Juliette » des temps modernes, a été
réalisé quatre ans plus tard pour le cinéma
par Jerome Robbins et Robert Wise.
Arthur
Laurents avait ensuite écrit le livret d'une
autre comédie musicale, « Gypsy ».
Arthur
Laurents était né à New York le
14 juillet 1917 et a rejoint les rangs de l'US Army
en pleine Seconde Guerre mondiale.
Son roman
« Nos plus belles années »,
sorti en 1972, s'inspire de sa propre expérience
de la « chasse aux sorcières »,
lancée par le sénateur Joseph McCarthy
contre les sympathisants communistes à la fin
des années 40 et au début des années
50.
Arthur
Laurents a partagé 50 années de sa vie
avec son partenaire Tom Hatcher, jusqu'à la mort
de ce dernier en 2006.
jeudi 7 mai 2011
______________________________ La
face cachée des Schtroumpfs dévoilée
dans « Le Petit Livre bleu »
Les Schtroumpfs,
charmants lutins bleus ou horribles staliniens, racistes
et antisémites ? Pour y schtroumpfer plus clair,
Antoine Buéno offre dans « Le Petit
Livre bleu » une lecture socio-politique inédite
et ludique de la saga de Peyo, de retour au cinéma
en août.
Maître
de conférence à l'IEP de Paris et romancier,
l'auteur, qui ne veut en rien casser la magie des petites
créatures bleues, n'en analyse pas moins leur
société avec les armes féroces
de la science politique et de la schtroumpfologie.
Après
avoir traité de questions fondamentales sur la
nature biologique ou la sexualité des Schtroumpfs
— au fait, pourquoi n'y a-t-il qu'une seule schtroumpfette
? —, Antoine Buéno tente de démontrer
que leur société « est un archétype
d'utopie totalitaire empreint de stalinisme et de nazisme
».
Le nom
et la « novlang » schtroumpf étaient
nés lors d'un déjeuner entre Pierre Culliford,
alias Peyo, et son complice André Franquin, en
avril 1958 : au lieu de « passe-moi le sel
! », Peyo lança « passe-moi
le schtroumpf ! »
Ce nom
imprononçable devint « Puffi »
en Italie, « Pitufos » en Espagne,
« Smurfs » en anglais, « Stroumfakia
» en grec ou encore « Kumafu »
en japonais. Et « Schlümpfe »
Outre-Rhin, schtroumpf signifiant chaussette en allemand...
Né
en 1928 à Bruxelles, Peyo, le père des
Schtroumpfs, avait connu l'occupation allemande et n'en
gardait aucune nostalgie mais, relève Antoine
Buéno, « une oeuvre peut véhiculer
une imagerie que son auteur, de bonne foi, ne cautionne
pas (...). Les Schtroumpfs reflèteraient donc
plus l'esprit d'une époque que celui de leur
créateur ».
Les Schtroumpfs
vivent en autarcie. C'est une société
collectiviste et dirigiste, avec un chef unique et omnipotent,
le grand Schtroumpf.
Ils prennent
tous leurs repas au réfectoire, sont puritains
jusqu'au ridicule. Le racisme est patent dans l'album
des « Schtroumpfs noirs » où
la pureté du sang devient vitale et le brun,
laid. Ou dans celui de « La Schtroumpfette
», quand le blond aryen est idéalisé,
estime l'auteur.
Ce petit
monde est aussi mobilisé contre un ennemi juré,
Gargamel, dont le profil rappelle une caricature antisémite
et dont le chat s'appelle Azraël.
C'est le
fils de Peyo, Thierry Culliford, qui a poursuivi l'oeuvre
de son père après son décès
en 1992. Dans ses albums, beaucoup plus pédagogiques,
« le village des Schtroumpfs se fait plus
explicitement métaphore du réel »,
souligne l'auteur.
Le 3 août,
un film américano-belge de Raja Gosnell, mi-animé
en 3D et mi-live, fera surgir « Les Schtroumpfs
» sur les écrans. Les créatures
bleues investiront pour l'occasion le coeur de New York.
Le film
sera précédé au Lombard du 29e
titre de la série, « Les Schtroumpfs
et l'arbre d'or ». En novembre, sortira une « Encyclopédie
des Schtroumpfs ».
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